Photo-Ciné-Club Offranvillais

La photographie

Introduction
Une approche de la photo
Le matériel
La prise de vue
  - Les données techniques
  - Le choix du moment
  - La netteté et le flou
  - La profondeur de champ
  - La photo en lumière disponible
  - La photo au flash
Quelques thèmes de photo
La mise en forme
Le laboratoire
La vision et la photographie
La photo en commun
Les techniques particulières
L'invention de la photographie
Conclusion
3ème partie
La prise de vue
Que l'important soit dans ton regard, non dans la chose regardée.
André GIDE 

 

3.1 - Les données techniques.

Une photo est obtenue lorsque la lumière impressionne une pellicule ; pour que la photo soit bonne, il faut qu'elle soit nette et de plus qu'elle ait reçu une quantité de lumière suffisante pour ne pas être ni trop pâle, ni trop sombre. Sur un appareil photo, vous allez avoir à effectuer trois réglages essentiels : la mise au point, le choix de l'ouverture et de la vitesse d'obturation.


3.1.1 - La mise au point.

C'est le réglage qui va vous permettre d'obtenir une photo nette, à condition bien sûr que l'appareil ne bouge pas lors du déclenchement. Sur l'objectif, vous trouverez une bague portant les chiffres des distances ; il suffit donc, pour faire la mise au point d'un sujet placé à 3 m environ de l'appareil, par exemple, d'amener le chiffre 3 gravé sur la bague, en face d'un repère fixe.

L'estimation de la distance est très simple sur les appareils autofocus qui se règlent d'eux-mêmes, avec parfois quelques erreurs, et assez simple sur les autres appareils réflex puisque différents systèmes permettent de s'assurer dans le viseur que la distance est exacte. Avec des appareils non réflex, le photographe devra faire preuve d'un bon jugement des distances. Nous verrons ultérieurement qu'une légère erreur dans l'estimation des distances peut être sans importance. De plus, avec les appareils non réflex dont la visée ne se fait pas à travers l'objectif, il faut faire attention à l'erreur de parallaxe qui est fréquente pour les photos prises à moins d'un mètre et qui se traduit par des têtes coupées.

Partant du principe que la mise au point est correctement faite, ce qui est relativement simple, nous allons examiner les deux autres facteurs qui interviennent. Comme il a été dit plus haut, pour que la photo ne soit ni trop sombre (sous-exposée) ni trop claire (sur-exposée), il faut qu'une quantité précise de lumière pénètre jusqu'à la pellicule. Pour obtenir cette quantité, il est nécessaire d'ouvrir l'orifice d'entrée (diaphragme) ou de prolonger la durée pendant laquelle la lumière pénêtre (vitesse). Exemple pratique : pour obtenir un litre d'eau, ouvrir le robinet à fond pendant une minute, ou à moitié pendant deux minutes.


3.1.2 - Le diaphragme.

Il est destiné à contrôler la quantité de lumière admise pendant que l'on prend la photo ; plus on ouvrira le diaphragme, plus il laissera entrer la lumière et inversement. Les différentes ouvertures du diaphragme sont inscrites sur une bague de l'objectif ; allant de la plus grande ouverture à la plus petite, on trouvera généralement :

1,4 - 2 - 2,8 - 4 - 5,6 - 8 - 11 - 16 - 22

Il est important de se souvenir que plus le chiffre est petit, plus l'ouverture est grande. La progression de ces chiffres peut sembler étrange, mais elle donne en fait à chaque fois le double de lumière (ou deux fois moins) ; ainsi à 5,6 on admet deux fois plus de lumière qu'à 8 mais deux fois moins qu'à 4. A titre d'information, on multiplie chaque chiffre par 1,4 pour obtenir le chiffre suivant, parce que 1,4 = racine carrée de 2 ; en effet à chaque fois qu'on ouvre le diaphragme d'un cran, la surface de l'ouverture est multipliée par 2.

Comment déterminer l'ouverture que l'on doit donner à l'objectif ? Aucun problème ne se pose lorsque l'on possède une cellule photo-électrique généralement située dans l'appareil, derrière l'objectif. Sinon, il convient de tenir compte des indications fournies par le fabricant de pellicules ou utiliser une cellule manuelle.


3.1.3 - La vitesse d'obturation.

A) Action directe : fixer les mouvements.

Si on utilise une vitesse lente, comme le 1/30, pour photographier un enfant qui saute à la corde, l'objectif restera ouvert trop longtemps pour que la photo soit nette ; la pellicule aura enregistré plusieurs attitudes. Si par contre vous opérez au 1/250 la photo sera nette. Quelle vitesse choisir ? Il suffit d'obéir aux deux commandements suivants :

  • si le sujet est en mouvement : sports, courses, scènes de rues, enfants..., c'est le temps de pose qui commande (1/125 à 1/1000, voire plus). Vous le choisirez en fonction de la rapidité de déplacement du mobile et de son sens de déplacement par rapport à l'appareil de prise de vues.
     
  • si le sujet est immobile : paysage, monuments..., c'est le diaphragme qui commande. Mais quel que soit le cas, évitez d'opérer au-dessous de 1/30 de seconde sans utiliser un pied, car vous risqueriez ce qu'on appelle le flou de bougé qui se traduit par une image légèrement floue.

B) Dosage de la quantité de lumière.

La vitesse d'obturation est déterminée par le temps pendant lequel l'obturateur restera ouvert, c'est-à-dire, le temps pendant lequel les rayons lumineux impressionneront la surface sensible à travers l'objectif. Les vitesses sont indiquées en fractions de seconde ; elles sont généralement de :

1/1000, 1/1500, 1/250, 1/125, 1/60, 1/30, 1/15, 1/8, 1/4, 1/2 et une position pose

De même que pour les diaphragmes, ces vitesses sont calculées pour représenter chacune le double du temps de la précédente et la moitié de la suivante. En appliquant l'exemple du litre d'eau, on s'aperçoit qu'on obtient sur la pellicule, la même image si l'on opère à :

  • 11 au 1/60
  • 8 au 1/125
  • 5,6 au 1/250

Nous verrons ultérieurement comment les trois éléments ci-dessus interagissent (mise au point, diaphragme, vitesse) et l'intérêt de cette action réciproque.


3.1.4 - Questions concernant la prise de vues.

Comment prendre une photo d'un sujet très contrasté, par exemple une rue dont un côté est très sombre et l'autre très éclairé ?

Il faut faire la mesure de la lumière sur la partie que l'on considère comme la plus intéressante, en sachant bien qu'il est impossible d'obtenir une photo satisfaisante dans toutes ses parties. Il est également conseillé, et cela vaut pour de nombreuses photos, de faire plusieurs essais avec des ouvertures différentes : une photo au diaphragme normal, une en ouvrant d'un diaphragme, une en fermant d'un diaphragme.

Quelle est l'incidence d'un doubleur de focale sur l'exposition ?

Si le doubleur est adapté à l'appareil, il transmet l'automatisme du diaphragme et il n'y a donc aucune intervention particulière à faire. Sinon, il faut savoir que le doubleur multiplie par 2 la valeur du diaphragme : de 4 on passe à 8, ce qui veut dire que la quantité de lumière est divisée par 4 (2 fois de 4 à 5,6 et encore 2 fois de 5,6 à 8). On perd aussi beaucoup en qualité.

 

3.2 - Le choix du moment.

Opérer au bon moment est une des qualités essentielles du bon photographe. Il doit savoir attendre, attendre... avec patience, et déclencher sans hésitation dès que le moment se présente. Exemples :

  • Pour ne pas gâcher une belle photo de monument ou de paysage : attendre que les promeneurs "parasites" disparaissent du champ de la prise de vue.
  • Pour de beaux effets de bord de mer : saisir l'instant où la vague se brise sur le rocher.
  • Pour des portraits expressifs, notamment des portraits d'enfants, choisir le moment où le regard, les traits du visage, paraissent les plus vivants.
  • Pour des clichés d'animaux, choisir l'instant où l'animal est "lui-même".
  • Pour un paysage sous un ciel chargé, attendre et capter le rayon de soleil fugitif qui va percer le ciel pendant quelques minutes ou même quelques secondes et illuminer le sujet qui nous a intéressé.
  • Si la lumière est mauvaise , si le moment ne se présente pas, plutôt renoncer à photographier, que de faire de mauvaises photos.
 

3.3 - La netteté et le flou.

3.3.1 - Observation préalable.

La photo étant faite pour être regardée, c'est, en définitive, en fonction de notre capacité de voir que doivent être déterminées les normes de réalisation des photographies.


3.3.2 - Pouvoir séparateur de l'oeil humain.

L'homme considère que ce qu'il voit est net lorsque, sur les objets qu'il regarde, il discerne clairement les détails qu'un être humain doté d'une vue normale distingue habituellement. D'après les mesures faites par les opticiens, un oeil humain normal – ou correctement corrigé, si c'est nécessaire – peut distinguer l'un de l'autre, c'est-à-dire séparer, sur un objet placé à 5 mètres (distance habituelle pour les examens d'acuité visuelle) deux points écartés de 25 millimètres. A la distance minimum normale de vision distincte, c'est-à-dire 30 centimètres, l'oeil humain peut séparer deux points écartés de un dixième de millimètre. Si l'on s'exprime d'une manière inverse, on peut dire, qu'à la distance de vision de 30 cm, l'oeil humain considère comme un point toute tache de diamètre supérieur ou égal à un dixième de millimètre.


3.3.3 - Application à l'image.

En photographie, on appelle image la figuration des objets obtenue sur le film négatif, sur la diapositive, sur l'épreuve papier, sur l'écran de projection. Lorsque nous regardons une image, notre oeil réagit comme pour tout autre objet : en fonction de son pouvoir séparateur. Mais il est impératif que nous nous placions dans les conditions de la vision normale : il est admis que ces conditions sont réalisées lorsque l'oeil se trouve placé face au centre de l'image et à une distance de celle-ci égale à environ la longueur de la diagonale de son format. Lorsqu'il s'agit d'une épreuve sur papier, nous ne pouvons donc apprécier valablement la netteté d'une photo que si l'épreuve présentée est tirée à un format d'au moins 18x24 centimètres dont la diagonale, soit 30 cm, est égale à la distance minimum de vision normale de l'oeil humain. Dans ces conditions d'observations, la petite tache de un dixième de millimètre est donc le minimum de netteté exigible, c'est-à-dire la tolérance de netteté admise. On voit que cette tolérance est égale à 1/300 de la distance de vision.


3.3.4 - Adaptation au film.

Si le support de prise de vue est le film 24 x 36 mm, l'épreuve 18 x 24 cm est, bien entendu, obtenue par un agrandissement. Sur le film 24 x 36, au niveau de l'émulsion, la tolérance de netteté doit donc être prévue en conséquence. Compte tenu des divers facteurs à considérer, il est admis qu'elle est de trois centièmes de millimètres.


3.3.5 - Conclusion concernant le pouvoir séparateur.

Puisque l'oeil humain a un pouvoir séparateur qui correspond à une tache de trois centièmes de millimètres sur un film 24 x 36, nous pouvons considérer comme nette toute image composée, sur le film, de petites taches ayant, au plus, un diamètre de 3/100 de millimètre. Notons ici que la tache que l'oeil confond avec un point est appelée cercle de confusion. Le diamètre de ce cercle est égal à la tolérance de netteté.

Rappelons également que le pouvoir séparateur (d'un objectif, d'une émulsion, etc.) est mesuré, en photographie, par le nombre de paires de traits distincts par millimètre. On voit que la tolérance de netteté correspond à 33 paires de traits au millimètre. Tous les objectifs modernes ont des pouvoirs séparateurs bien supérieurs !


3.3.6 - Un facteur déterminant : le contraste.

Pour que notre oeil, observant un objet, distingue clairement deux points, ou deux taches, sur cet objet, il faut qu'entre ces deux points, supposés sombres, existe une tache claire ; ou bien il faut que les deux points se touchant soient de tonalités différentes. En d'autres termes, il faut qu'il existe un certain contraste entre les points et leur voisinage, ou entre les deux points voisins.

Pour que l'image de cet objet soit fidèle, il faut non seulement, comme nous l'avons vu, que les points voisins de l'objet y soient distingués (séparés), dans la limite du cercle de confusion, mais aussi que le contraste de l'objet soit correctement reproduit.

Il y a, sur l'image, perte de contraste lorsque, lors de la confection de l'image, il y a diffusion des taches sombres vers les taches claires voisines, l'ensemble tendant ainsi à grisailler. Même si la séparation des taches est correcte, l'image paraîtra alors cependant moins nette que l'objet. En revanche, on obtient des images d'apparence plus nette que l'objet, si, lors de la confection de l'image, on réussit à augmenter le contraste.


3.3.7 - Le flou.

A) Définitions :

Une photo est nette lorsque les points du sujet photographié sont représentés, sur la photo, par des points.

Il y a flou lorsque les points du sujet sont, sur la photo, diffusés en une tache plus grande ou étirés en un filet.

Pour un document, on recherche la netteté maxima, mais, pour une photo d'art, on peut rechercher un flou total ou partiel.

B) Facteurs de la netteté :

  • Bon objectif de prise de vues ;
  • Mise au point exacte ;
  • Pas d'intermédiaire déformant ;
  • Stabilité pendant la prise de vues.

C) Causes du flou :

  • Objectif mauvais ;
  • Mise au point inexacte ;
  • Intermédiaire déformant placé entre le sujet et le film ;
  • Corps sur l'objectif : poussière, buée, graisse ;
  • Filtre sali ou spécial (diffuseur) ;
  • Diffusion intermédiaire : vitre, tissus, brume ;
  • Bougé du sujet ou de l'appareil de prise de vues.

D) Utilisation du flou :

  • Pour adoucir l'image : obtention de contours plus noyés ou d'une ambiance de rêve.
  • Pour dégager l'essentiel tout en maintenant un entourage nécessaire à l'ambiance de la photo : mise au point décalée et faible profondeur de champ, filtre diffuseur à centre net.
  • Pour marquer le mouvement : avec un temps de pose allongé, le sujet est représenté par un filé qui en souligne le dynamisme.
  • Pour créer des effets spéciaux : par mise au point très inexacte, vibré de l'appareil etc...
 

3.4 - La profondeur de champ.

C'est la distance, mesurée perpendiculairement à l'objectif, entre le point le plus proche et le point le plus éloigné dont les images sont nettes. En réalité, la netteté absolue n'existe que pour la distance exacte sur laquelle l'objectif est mis au point, et tous les objets situés en avant et en arrière de cette distance sont affectés d'un flou. La zone de profondeur de champ est celle dans laquelle ce flou demeure admissible, du fait qu'il reste en dessous des limites du pouvoir séparateur de l'oeil humain.

La profondeur de champ varie avec certains facteurs, dont le principal est l'ouverture du diaphragme : plus celui-ci est fermé, plus la profondeur de champ est grande. Au contraire, si nous voulons diminuer la profondeur de la zone de netteté, nous ouvrirons le diaphragme. Nous voilà, avec cette propriété des objectifs, en possession d'un des instruments de la création photographique : faire varier la zone dans laquelle nous souhaitons voir les sujets nets : net sur fond flou ? ou bien : net sur fond net ? ou bien : net entre deux zones floues ?...

La profondeur de champ varie aussi avec la distance des objets photographiés : lorsqu'on met au point sur un sujet proche, la profondeur de champ est faible. Si on met au point sur un sujet éloigné, la profondeur de champ est grande et il devient alors difficile de chercher à détacher une zone de netteté sur un fond flou.

Il est utile d'utiliser aussi la distance hyperfocale lorsqu'on veut augmenter au maximum la profondeur de la zone de netteté d'un paysage. En effet, avec un objectif de 50 mm ouvert à f.16 , si l'on met au point sur l'infini, la zone de netteté commence, par exemple, à 5 m de l'appareil, ce que l'on appelle la distance hyperfocale. Mais, si l'on met au point sur cette distance de 5 m, la zone de netteté commence à 2,50 m et s'étend jusqu'à l'infini.

Enfin, la profondeur de champ varie avec la distance focale : la profondeur est d'autant plus faible que la distance focale de l'objectif est plus grande.

Le flou peut quelquefois n'être pas artistique et les problèmes de netteté des images ne sont que rarement imputables à la fabrication des objectifs. Même si vous faites des photos nettes depuis votre plus tendre Instamatic, vous devez avoir à coeur de comprendre les mystères de ce qu'on appelle la profondeur de champ. Vous savez en effet que lorsque vous faites la mise au point sur un sujet situé à 10 m, par exemple, il n'y a pas que ce sujet qui est net sur la photo, et heureusement. La profondeur de champ, que l'on peut appeler également zone de netteté, peut être examinée sous trois aspects que nous allons revoir de manière plus détaillée ci-dessous.

  1. En fonction de l'objectif.

    L'objectif d'un appareil photo n'est pas comme l'oeil humain qui, en règle générale, voit tout net ; l'objectif ne s'adapte pas mais selon qu'il est ouvert ou fermé, il verra plus ou moins de choses.

    Lorsque l'on ferme le diaphragme (grands chiffres : 11 ; 16 ; 22) on augmente la netteté des images. Par contre, avec un diaphragme ouvert assez grand (petits chiffres : 1,4 ; 2 ; 2,8 ; 4) il n'y a qu'une petite zone qui est nette de part et d'autre du plan de mise au point.

    Exemple : pour avoir un bouquet de fleurs net avec un fond flou, il faut ouvrir le diaphragme.

  2. En fonction de la distance de mise au point.

    Plus la mise au point est rapprochée, plus la profondeur de champ est faible. Ainsi pour reprendre l'exemple ci-dessus, il est plus facile d'isoler le bouquet de fleurs de son fond si l'on se place près du bouquet (1 à 2 m) que si l'on en est loin (10 m ou plus).

    Une caractéristique que l'on peut remarquer, c'est que la zone de netteté est plus grande derrière le sujet que devant. Une deuxième caractéristique concerne ce que l'on appelle l'hyperfocale évoquée précédemment. Lorsque l'on règle un appareil photo sur l'infini, la photo est nette entre une distance x et l'infini. Si l'on règle l'appareil sur cette même distance x, sans changer aucun des autres réglages, la photo sera nette entre x/2 et l'infini. On augmente donc la profondeur de champ en réglant l'appareil non pas sur l'infini, mais sur cette distance que l'on appelle hyperfocale.

  3. En fonction de la focale de l'objectif.

    Tout d'abord, qu'est-ce que la focale ? Scientifiquement, c'est la distance séparant la surface du film du centre optique de l'objectif lorsque celui-ci est réglé sur l'infini. En photo, la focale dite normale est donnée par la diagonale du format. Ainsi en 24 x 36, la diagonale du format est proche de 50 mm qui est donc la focale de l'objectif standard, c'est-à-dire celui qui permet d'avoir une vision normale. Si la focale est plus courte (24 ou 28 mm), on a un objectif grand angle, qui élargit la prise de vue et en même temps éloigne les sujets (objectif utile pour les photos d'intérieur). Si la focale est plus longue (100, 180, 400 mm...) on a un téléobjectif qui permet de rapprocher les sujets. Un télé de 180 mm grossit près de 4 fois car il représente près de 4 fois un 50 mm. Un téléobjectif relativement court (85 à 105 mm) est l'objectif idéal pour le portrait ; veiller à bien faire la mise au point sur les yeux.

    Il existe des objectifs à focale variable, appelés zooms, qui ont quelques inconvénients (perte de luminosité, qualité optique plus moyenne) mais surtout l'avantage de remplacer de très nombreux objectifs.

    Et la profondeur de champ dans tout cela ? Elle varie en fonction de la focale :

     Objectif standard    Profondeur moyenne
     Grand angle  Profondeur très importante
     Téléobjectif  Profondeur faible ou très faible  

    Le schéma ci-dessous explique mieux cette influence :

      16 11 8 4 | 4 8 11 16
    50 mm   2,533,445 6,61015inf
    35 mm   1,622,53,35 10,6inf  
    180 mm   4,64,74,84,95 5,15,25,355,5

    Exemple : pour une distance de 5 m située en face du repère fixe, à ouverture 8 et pour un objectif de 50 mm, la profondeur de champ se situe entre 3,4 m et 10 m. Pour un 35 mm, elle s'étend de 2,5 m à l'infini et, pour un 180 mm, de 4,8 m à 5,2 m seulement.

CONCLUSION (provisoire).

A l'aide des éléments indiqués précédemment, il serait souhaitable que chacun fasse de nombreux essais (en fonction du matériel photo possédé) pour pouvoir bien assimiler ce qu'est la profondeur de champ et surtout comment l'utiliser. Voici quelques essais possibles :

  • photo à l'infini puis sur l'hyperfocale ;
  • prises de vues d'un même objet à différentes focales ;
  • photo en faisant varier le diaphragme ;
  • prises de vues d'un même objet en se plaçant à différentes distances de celui-ci ;
  • essayer de faire un portrait en isolant le sujet net sur un fond flou ;
  • autres essais à volonté.
 

3.5 - La photo en lumière disponible.

3.5.1 - Généralités.

On appelle photographie en lumière disponible la photographie faite par lumière faible ou très faible sans que le photographe ajoute un appoint de lumière artificielle (flash ou lampes).

Les photographes amateurs considèrent parfois ce genre de photographie comme très difficile ou même impossible. Qu'ils se rappellent seulement que – si la rétine de l'oeil n'a que la vision instantanée – en revanche l'émulsion photographique a la faculté de cumuler les effets de la lumière, même très faible, permettant ainsi d'obtenir dans tous les cas (en y mettant le temps de pose ! ) des images claires. Il s'agit d'un domaine très riche de possibilités.


3.5.2 - Types d'émulsions.

Avec l'éclairage électrique usuel, il vaut mieux utiliser un film pour lumière tungstène 3200 K, qui restitue l'équilibre naturel des couleurs. Cependant on peut obtenir des effets intéressants en utilisant un film pour lumière du jour, qui donne une image plus chaude que nature en favorisant les teintes jaune/orangé. Avec la lumière naturelle ou l'éclairage fluorescent, il vaut mieux utiliser un film pour lumière du jour. Le mélange de plusieurs sources lumineuses sur un même cliché peut, au gré de chacun, fausser le rendu chromatique ou bien aider à la recherche créative. Un peu d'expérience et d'imagination aideront à choisir.


3.5.3 - Sensibilité des films.

Pour éviter les temps de pose trop longs, il vaut mieux utiliser un film d'une assez grande sensibilité ; on peut même exposer ce film pour une sensibilité supérieure à sa sensibilité nominale, mais il ne faut pas oublier, dans ce cas :

  • que tout le film doit être exposé pour la même sensibilité ;
  • que la sensibilité choisie doit être indiquée au moment de la remise du film à l'atelier de développement.

Pour lumière électrique, il existe des films de 160 ISO, à exposer pour 160 ou 320 ISO. Pour lumière du jour, il existe des films de 200 ISO à exposer pour 200 ou 400 ISO ou bien de 400 ISO à exposer pour 400, 800 ou 1600 ISO.


3.5.4 - Exposition.

Par lumière faible, les posemètres – manuels ou incorporés à l'appareil – ne sont pas d'utilisation facile. De plus, il est impossible d'utiliser les posemètres incorporés ou les automatismes dans les cas où la zone photographiée comporte des lumières ou des petites parties éclairées se détachant sur de grandes surfaces de fond sombre ou même noir. Il est préférable de régler son appareil d'après une exposition de base tenant compte des circonstances générales de la prise de vue. Le tableau ci-après indique cette exposition pour les cas les plus courants.


3.5.5 - Remarques.

  1. Ce tableau donne l'exposition pour la gamme 160 à 200 ISO ; si vous utilisez une autre sensibilité, il faut adapter, par exemple, avec 400 ISO l'expo f.2 au 1/30 devient f.2 au 1/60.
     
  2. Le couple diaphragme/vitesse indiqué peut être adapté à d'autres impératifs, par exemple f.2 au 1/30 peut être remplacée par f.4 au 1/8.
     
  3. L'expo f.2 au 1/30 est l'exposition de base la plus générale : elle correspond, pour la sensibilité 200 ISO, aux conditions moyennes d'éclairage artificiel jugées suffisantes pour un confort acceptable de vision correcte par l'homme.
     
  4. Ces indications de base ne sont pas des normes rigides mais seulement indicatives, il est recommandé de bien observer la zone à photographier, pour apprécier correctement les conditions d'éclairement et d'encadrer l'exposition, en prenant trois clichés, l'un selon l'expo de base, le second avec une expo de moitié, le troisième avec une expo double.
     
  5. Pour sujet, sol ou environnement mouillé, riches en reflets, l'exposition de base peut être divisée par 2.
     
  6. Au crépuscule ou à l'aurore, avec présence d'une certaine ambiance de lumière naturelle alors que l'éclairage artificiel est allumé, l'exposition de base est celle donnée par le posemètre.


3.5.6 - Tableau d'exposition de base.

Exposition de base pour 160/200 ISO
SituationDiaphragmeTemps de pose
Dans un appartement de nuit
  - Bien éclairé
  - Eclairage moyen
  - Deux bougies à 40 cm du sujet
 
2
2
2
 
1/30
1/15
1/30
Cirque, music-hall et analogue
  - sous éclairage général de scène
  - idem, sur glace
  - partie fortement éclairée par spots
 
2,8
2,8
2,8
 
1/30
1/60
1/125
Rencontres sportives de nuit
  - sur terrain large (foot, basket, courses)
  - sur ring
 
2
2
 
1/60
1/125
Feux de camp, incendies41/30
Foire, kermesses21/30
Rues, métro, magasins à éclairage moyen 21/30
Rues bien éclairées, vitrines bien éclairées 2,81/30
Fontaines lumineuses, traces lumineuses de voitures 41/15 à 1 sec
Monuments illuminés, selon la tonalité sombre ou claire de l'édifice 41/60 à 1/30
Clair de lune sans autre éclairage 410 à 20 sec


3.5.7 - Lumière disponible améliorée.

La photo en lumière disponible, faite à la lumière telle qu'on la trouve normalement, est une photo vérité qui respecte l'ambiance lumineuse réelle du sujet. Mais, dans un petit espace, on peut adopter une lumière disponible améliorée. L'amélioration consiste simplement à remplacer temporairement dans l'éclairage habituel, les ampoules usuelles de 40 ou 60 watts par des ampoules de 100, 150 ou 200 watts. On conserve ainsi tout l'aspect de l'ambiance habituelle, mais la température de couleur est un peu plus élevée, tandis que la plus forte intensité lumineuse permet de raccourcir les temps de pose, ou de fermer le diaphragme, ce qui augmente la profondeur du champ. Mais ATTENTION, les petits appareils d'éclairage domestique ne supportent pas longtemps 150 ou 200 watts sans chauffer exagérément... Vous risquez de faire roussir vos abat-jours.  

3.6 - La photo au flash.

3.6.1 - Quelques conseils généraux.

A) Comment déterminer le diaphragme à utiliser ?

  • Flash manuel.
    • afficher la sensibilité du film sur le calculateur de diaphragme du flash ;
    • selon la distance en mètres de votre sujet, lire le diaphragme correspondant.
       
  • Flash à computer.
    • afficher la sensibilité ;
    • lire le diaphragme unique valable jusqu'à la distance de prise de vue indiquée et laisser la cellule faire le reste.

Vitesse de synchronisation.
Quel que soit votre appareil photo, il est conseillé d'adopter une vitesse relativement lente : 1/30ème de seconde, voire 1/15ème. Votre sujet principal sera toujours aussi net et aussi bien éclairé, mais cela permettra d'adoucir les ombres portées et d'obtenir des détails à une distance plus éloignée. Attention : ne modifiez pas les réglages indiqués sur votre flash pour une vitesse de 1/60ème de seconde.

B) Quand utiliser le flash ?

Pour réussir vos photos, vous ne devez pas seulement utiliser votre flash pour des sujets faiblement éclairés. Pensez-y aussi dans les circonstances suivantes :

  • De jour :
    • pour les prises de vues dont les sujets se présentent le dos au soleil, ou autre source de lumière (contre-jour), vous pourrez ainsi éliminer ou éclairer les ombres ;
    • lorsqu'un sujet rapproché est en mouvement, la grande vitesse de l'éclair (jusqu'à 1/50 000ème de seconde avec un flash à computer) permet de saisir le mouvement et d'éviter le flou ;
    • si vous souhaitez donner une brillance aux sujets photographiés (exemple : toile d'araignée avec rosée, givre, etc.).
       
  • S'il fait sombre ou nuit :
    • pour les prises de vues en sous-bois, par temps couvert ou à l'ombre : utilisez votre flash ;
    • pour photographier à grande distance (plus de cinq mètres environ) des sujets importants tels que monuments ou voûtes d'églises, opérez selon la technique de l'Open Flash : placer l'appareil de prise de vue sur un pied, ouvrir l'obturateur et envoyer avec votre flash plusieurs éclairs répartis sur le sujet après vous être rapproché de celui-ci mais en vous tenant en dehors du champ de visée de votre appareil.

C) Doit-on toujours placer le flash sur l'appareil ?

NON. Cela n'est pas utile dans tous les cas.

  • Si vous photographiez un tableau, un meuble verni par exemple, pour éviter des reflets sur votre photo, dirigez votre flash sur le côté par une rotation de 45° environ.
  • Si vous voulez réussir un beau portrait, évitez l'éclair du flash face au sujet, orientez-le sur une surface blanche de préférence plafond ou mur adjacent. Ainsi, vous donnerez à votre photo un meilleur relief.

D) Doit-on toujours utiliser le flash ?

NON.

  • Si vous voulez photographier un monument illuminé, l'apport de l'éclair au flash est inutile, à moins de vouloir éclairer le premier plan qui ne le serait pas suffisamment.
  • Le flash est également inutile si vous photographiez un feu d'artifice ou un jeu de lumières (fontaine illuminée, spectacle son et lumière). Il est préférable d'utiliser votre appareil de prise de vue en pose.


3.6.2 - Quelques utilisation particulières.

A) La photo-souvenir.

Les sujets ne manquent pas et voici, parmi beaucoup d'autres, les cas les plus typiques.

  • les stades de la vie d'un enfant : naissance, jeux, bain, premiers pas ;
  • les fêtes familiales : anniversaires, mariages, Noël ;
  • les photos de vacances ou de voyages.

La photo-souvenir doit être pratiquée avec des moyens simples :

  • Les enfants.

    Pour conserver leur spontanéité, il faut les surprendre. Réglez donc à l'avance le flash et l'appareil en fonction de la distance à laquelle vous allez effectuer la prise de vue et prenez-les sur le vif.

    Quelques conseils : n'apprêtez pas les enfants, ils doivent être naturels. Ne leur demandez surtout pas de sourire, mais attendez qu'ils le fassent d'eux-mêmes. Pour éviter les ombres trop lourdes, ne placez pas l'enfant trop près d'un mur mais laissez de l'espace autour de lui.

    Comme pour toute photo d'enfant, baissez-vous pour être sensiblement à hauteur des yeux.

  • Les groupes.

    Le problème habituel est le suivant : les personnes du premier plan sont trop éclairées par rapport aux autres et, de plus, les arrière-plans risquent d'être complètement sous-exposés. En outre, la profondeur de champ étant limitée, seules certaines personnes seront nettes.

    Plusieurs solutions :

    • utilisez le 1/30ème de seconde pour avoir des arrière-plans mieux éclairés ;
    • si le flash est assez puissant, fermez votre diaphragme pour améliorer la netteté ;
    • et encore mieux, procédez en lumière indirecte ce qui évitera les ombres portées par certaines personnes sur d'autres ;
    • ou bien utilisez un deuxième flash déclenché par une cellule.

B) Le portrait.

Il faut donner au visage un bon modelé : les ombres ne doivent donc pas être totalement éliminées (pas d'éclair de face) ni bouchées (éclairage franchement de côté, laissant la moitié du sujet dans l'ombre) ni trop allongées (l'ombre du nez ne doit pas atteindre la bouche). De plus les yeux ne doivent pas être dans l'ombre.

Deux techniques relativement simples :

  1. Le flash sur l'appareil : Utilisez le principe de l'éclair indirect. Avec un flash automatique ou TTL, pas de problèmes. Avec un flash manuel ou non TTL, rajoutez 2 diaphragmes à ce qu'indique le tableau figurant sur le flash (par exemple : f.8 en direct, f.4 en indirect). En photo couleur, attention à ce que la surface réfléchissante (mur ou plafond) soit bien blanche.
  2. Flash séparé de l'appareil : Le flash est relié par un cordon et fait un angle de 45° avec le sujet au plan horizontal et vertical pour obtenir un rendu moyen du relief. Avec un angle de 30°, l'éclairage est plus doux et convient aux personnes aux traits durs ou aux portraits féminins.

Il est souhaitable d'utiliser un écran réfléchissant une partie de la lumière pour déboucher les ombres. Deux accessoires utiles : une poignée pour fixer le flash et une cellule de déclenchement.

C) Le flash en plein jour.

Lorsque l'on fait une photo en contre-jour, la cellule est éblouie par le fond très éclairé et sous-expose le sujet principal. Une solution : utiliser le flash, mais comment procéder ?

  1. Avec un petit appareil non-réflex (par exemple un compact) : Se placer à une distance du sujet égale à 1,5 fois la portée maximum du flash soit environ 4 m pour les films lents, prendre ensuite la photo comme en plein jour mais avec le flash.
     
  2. Avec un 24 x 36 réflex : Dans tous les cas, utilisez l'appareil et le flash en manuel, et servez-vous d'une pellicule lente pour ne pas avoir de problème de synchronisation.

La marche à suivre est alors la suivante :

  • placer le sujet comme vous le désirez par rapport au fond et au soleil ;
  • pour une vitesse X (vitesse maximum de synchronisation), lire la valeur du diaphragme affichée par la cellule ;
  • régler le calculateur du flash sur la sensibilité du film.

A ce moment là, il y a deux possibilités :

  1. Sur un flash normal : lire la distance affichée en face du diaphragme calculé puis tenir le flash, relié par un cordon, à une distance comprise entre 1,5 fois et 2 fois la distance affichée ;
     
  2. Sur un flash à puissance variable : régler la puissance pour faire coïncider la distance et le diaphragme tels qu'ils ont été calculés ci-dessus. Puis passer à une puissance deux fois plus faible, le flash pouvant rester sur l'appareil.


| 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 |

Accueil | Plan du site | Index du site | Glossaire | Contact

Copyright © 2001 Jean-Pierre BUFFEIRE, A.FIAP - http://pcco.online.fr