Photo-Ciné-Club Offranvillais

La photographie

Introduction
Une approche de la photo
  - La photographie et les photo-clubs
  - Réflexions sur la photographie
Le matériel
La prise de vue
Quelques thèmes de photo
La mise en forme
Le laboratoire
La vision et la photographie
La photo en commun
Les techniques particulières
L'invention de la photographie
Conclusion
1ère partie
Une approche
de la photographie
La photographie, c'est le photographe.
C'est mieux qu'un art, c'est un phénomène solaire où l'artiste collabore avec la lumière.
A. Adam SALOMON

 

1.1 - La photographie et les photo-clubs.

La photographie, dont l'expansion est un des traits marquants de notre époque, est un moyen accessible à tous, particulièrement propre à faciliter l'expression artistique de chacun.

Accessible à tous : il est devenu possible de se procurer, à des prix raisonnables, des équipements de photographie perfectionnés, fiables, aisés à utiliser et des pellicules adaptées aux prises de vue les plus variées : les moyens techniques de la réussite photographique sont à la portée de tous.

Facilite l'expression artistique : l'appareil de prise de vues, instrument idéal pour fixer le souvenir visuel, permet aussi à chacun de composer les images selon ses conceptions personnelles, de les modeler, de les transformer, voire de les créer de toutes pièces : la photographie offre à chacun un moyen facile pour exprimer ses tendances personnelles, ses propres sentiments artistiques, et même ses convictions philosophiques ou sociales.

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La pratique de la photographie mérite ainsi d'être encouragée et aidée dans le cadre des activités culturelles des photo-clubs où sont réunis, concrètement, des animateurs, des adhérents, une organisation, des structures, des moyens financiers, des manifestations qui concourent à la promotion de l'expression photographique.

La photographie, activité particulièrement représentative des loisirs culturels, prend valeur d'exemple à plus d'un titre. Elle symbolise le dépassement d'une pratique éminemment individuelle qui trouve sa véritable dimension à travers le magnétisme de l'action collective.

Il est en effet essentiel que des individualités s'agrègent autour d'une passion, d'un projet commun, non pas pour se fondre par mimétisme dans une communauté, mais plutôt pour y exacerber leur créativité et épanouir leur personnalité.

Et il est tonifiant pour la vie de notre association que toutes les sensibilités puissent s'y exprimer librement, au sein d'ateliers aux réalités différentes quant à la forme, à la dimension, au principe de fonctionnement.

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Les salons artistiques sont des temps forts de notre vie associative puisqu'ils permettent de rassembler, en un même lieu, les oeuvres des adhérents de toutes nos associations régionales.

Cette nécessité vitale assure l'émulation nécessaire à l'évolution esthétique des artistes amateurs qui peuvent ainsi situer leurs réalisations par rapport à un contexte artistique élargi.

La triple fonction que nous lui assignons est de mettre en présence les oeuvres des adhérents, de les révéler au public et d'instaurer la communication à partir de l'expression artistique.

 

1.2 - Réflexions sur la photographie.

1.2.1 - Le sens des mots.

PHOTOGRAPHIER – Dans le langage usuel, ce mot a essentiellement un contenu technique ; il désigne le processus physico-chimique permettant de fixer sur une surface l'image des objets :

Photographier, c'est enregistrer une image.

Les photographes aiment aussi rappeler que ce terme a été formé, vers les années 1865, à partir de deux mots grecs signifiant lumière et écriture ; pour eux il évoque aussi l'idée :

Photographier, c'est écrire avec la lumière.

Cette expression, pleine de poésie, est d'ailleurs exacte, car c'est la lumière qui crée matériellement le cliché photographique, et c'est la maîtrise de la lumière qui fait l'art du photographe.

Cependant, l'amateur de photographie considère avant tout son appareil comme l'instrument qui lui permet de visualiser ce qu'il ressent ; il est donc possible d'enrichir encore le contenu du mot :

Photographier, c'est s'exprimer par l'image.

IMAGE — En donnant au terme objet son sens global (tous êtres vivants, matières inanimées ou même apparences), on peut dire :

Une image, c'est la représentation d'objets.

En photographie, l'image est la représentation optique d'un sujet ; elle est formée par les rayons lumineux issus de ce sujet. Elle est aérienne, mais peut être reçue matériellement sur une surface. Dans le cas le plus fréquent, elle est formée après un certain parcours des rayons lumineux à travers un objectif.

Bien des siècles avant la photographie, on appelait déjà image la figuration d'objet par les arts plastiques ou graphiques. La photographie trouve ainsi naturellement sa place dans la continuité des modes d'expression artistique.

Le mot image est aussi utilisé pour désigner une simple figuration mentale, qui se forme seulement au niveau de l'imagination. Souhaitons au photographe qu'un tel travail de son esprit précède aussi souvent que possible la prise de vue : construire d'abord l'image dans sa tête, avant de l'inscrire sur le film.

AMATEUR — L'amateur, c'est le contraire du professionnel ; c'est celui qui pratique la photographie pour son plaisir, et souvent aussi pour le plaisir de montrer ses photographies.

Dans une première approche, la photographie n'est pour l'amateur qu'un accessoire des loisirs, un simple moyen de fixer le souvenir : vie de famille, réunions, vacances, voyages... Même sous cette forme simple, la photographie d'amateur est un puissant auxiliaire de la mémoire, aidant à la survie des moments écoulés.

Mais, pour prendre ces images-souvenirs, assez vite l'amateur ressentira le désir de faire des photographies plus belles, plus agréables à regarder et dont l'intérêt dépassera le niveau personnel, familial ou associatif. C'est ainsi que le photographe amateur deviendra un vrai amateur de photographie.

Alors, après avoir été un simple moyen accessoire d'enregistrement, l'appareil de photographie peut devenir l'instrument même du loisir ou de la recherche : faire de la photo pour la photo, utiliser l'appareil pour fixer une conception personnelle de la beauté, pour exprimer une façon individuelle de voir l'homme ou la société. On peut dire alors, au plein sens des termes :

L'amateur est celui qui pratique parce qu'il aime.


1.2.2 - Le photographe et l'appareil photographique.

L'appareil photographique est un instrument, un moyen mécanique pour enregistrer une image. Il découpe dans le réel, à un certain moment, une certaine étendue, et en donne une reproduction exacte. On pourrait donc penser qu'avec cette machine parfaite, le rôle du photographe est bien secondaire !

Cependant, il est indéniable que deux photographies du même sujet, prises par deux photographes différents, sont souvent profondément différentes. Certes l'appareil est un instrument précis et exact, mais il ne reproduit fidèlement que l'aspect des choses au moment du très bref instant du déclenchement, et compte tenu de la façon de voir de l'objectif et des caractéristiques du film : de plus, l'image finale résulte des travaux de tirage, avec tous les modelages qu'ils permettent.

L'appareil photographique, et tout son équipement annexe, sont indispensables, mais c'est le photographe qui détermine la technique, qui choisit le point de prise de vue, le cadrage, la composition, qui décide du moment, qui travaille l'épreuve finale :

C'est le photographe qui fait la photographie.


1.2.3 - Les sujets de photographie.

Les sujets de photographie son innombrables. Cette variété illimitée peut se marquer aussi dans les modes de présentation ou dans la nature même des images : figuratives ou abstraites, simples documents ou recherches artistiques, jeux de lumières ou témoignages de société.

Aussi bien, la liste ci-après ne saurait être complète ; il a paru cependant utile de la donner, accompagnée de quelques réflexions, avant d'en donner plus de détails dans une partie suivante.

  • La famille et les amis : photo souvenir par excellence, marquant une cérémonie, ou une simple réunion, ou une promenade. Domaine de l'appareil photo grand public ; là foisonnent les clichés médiocres ou très mauvais (mais c'est peut-être la meilleure source de revenus des industries de la photographie...). L'amateur cherche cependant à faire de bonnes photos.
     
  • Les voyages et les vacances : photo souvenir aussi, trop souvent reproduction du cliché déjà remarqué dans la brochure touristique. Trop souvent aussi, amalgame hétéroclite du paysage avec un touriste siégeant en premier plan... L'amateur sait devoir sacrifier à l'album souvenir, mais aussi cherche des points de vue et des cadrages plus personnels et plus authentiques...
     
  • Les portraits : à la fois très faciles et très difficiles. Domaine où la personnalité du photographe se marque souvent, mais où elle doit savoir s'effacer pour montrer surtout la personnalité du sujet. Une des meilleures façon de se souvenir de ses parents, de ses amis, des personnages rencontrés... Le bon portrait exprime une façon de penser et de vivre.
     
  • Votre ville et votre région : les aspects les plus émouvants de ce qu'on peut appeler un reportage ; voir autour de soi et fixer les images à la fois permanentes et changeantes de son quartier, de sa ville, de son village, de sa région. Se hâter d'enregistrer telle ou telle atmosphère qui va être anéantie par les démolisseurs... Ce reportage sur ce qui va disparaître : maisons, arbres, métiers, devrait être un thème permanent pour tout photo-club.
     
  • La photo rapprochée : c'est ce que l'on appelle parfois la macro. En utilisant un appareillage complémentaire (lentilles, tubes-allonges, soufflet), se rapprocher du sujet : fleur, feuille, insecte, écorce, goutte d'eau... et en tirer des images toutes nouvelles pour nos yeux qui ne sont pas habitués à voir de si fins détails.
     
  • La photo abstraite : par l'emploi du flou, ou de déformations, ou de superpositions, ou de photos très rapprochées, ou de points de vues ou de cadrages particuliers..., l'image n'est plus figurative et tire sa beauté de l'ordonnancement des lignes, des masses et des couleurs ; quelquefois aussi elle peut sembler figurative, mais, comme la musique, en laissant à chaque spectateur la possibilité d'y retrouver son propre rêve.
     
  • La séquence photo : c'est une suite de photographies qui raconte un événement, présente un paysage ou une ville, expose une thèse. Cette façon de faire est particulièrement valable avec des diapositives dont la projection peut être soutenue par un commentaire et un fond musical.
     
  • Le diaporama : c'est un ensemble de diapositives qui se succèdent selon un enchaînement continu, avec de multiples possibilités de variations dans le déroulement. Il faut ici deux projecteurs avec un système de fondu-enchaîné. C'est une amélioration considérable de la présentation en séquence et on peut atteindre ainsi à des spectacles de grande qualité. Le diaporama peut être conçu comme une présentation essentiellement visuelle, un récit en images, des jeux de formes et de couleurs, pour lesquels la musique est un simple fond sonore, voire inutile. Cependant, il est également souhaitable que les auteurs de diaporama sachent réaliser des montages donnant à la musique autant d'importance qu'à l'image, en créant, entre les sons et les formes, des résonances propres à donner au diaporama le caractère d'une oeuvre globale formée d'éléments cohérents.


1.2.4 - Exécution des travaux photo-chimiques par l'amateur.

La plupart des amateurs préfèrent confier à des professionnels le développement et le tirage de leurs films : cela leur évite d'avoir à se procurer un équipement onéreux ; au surplus, certains estiment que seule la prise de vue est essentielle, le reste étant du domaine d'une technique de plus en plus industrielle.

Cependant, certains amateurs pensent de leur côté qu'il leur appartient d'accomplir toutes les tâches du processus photo-chimique, jusqu'à obtention de l'image finale, dont ils considèrent ainsi être les auteurs d'une manière plus complète. Dès lors, il est utile d'examiner, pour les divers types de travaux, dans quelle mesure cette intervention de l'amateur est possible et souhaitable.

A) Développement des films en Noir-et-Blanc.

Ce travail est facilement accessible à un amateur, même si celui-ci ne dispose pas d'une chambre noire.

Pour les films exposés à leur sensibilité nominale, ou pour les films sous-exposés dans des conditions standard dits films poussés, les processus de développement sont nettement déterminés et les résultats sont de qualités équivalentes, que le traitement soit fait par un amateur ou par un professionnel.

Toutefois, si l'on recherche des résultats particuliers (par exemple en ce qui concerne le contraste), il devient difficile de recourir à un professionnel qui ne peut s'éloigner des traitements standard.

Sur le plan pécuniaire, l'amateur a intérêt à traiter lui-même, mais ce gain varie selon les méthodes adoptées et le nombre de films à développer.

Le traitement des films noir et blanc par l'amateur peut donc être envisagé, l'intérêt de l'opération étant variable.

B) Développement des films en couleurs.

Lorsque le film est vendu "développement compris" , l'amateur n'a que peu d'intérêt de le développer lui-même, d'autant plus que les traitements ne peuvent être convenablement conduits que dans des installations industrielles spéciales.

Pour les autres films en couleurs, l'amateur pourrait se charger de leur développement, mais sous les conditions impératives de disposer des produits exactement prévus et de respecter strictement les prescriptions très étroites de température et de durée. C'est un travail délicat où l'amateur ne peut espérer faire mieux que le professionnel et risque souvent de faire beaucoup moins bien que celui-ci.

Sur le plan pécuniaire, il est peu probable que l'amateur trouve une économie à effectuer lui-même le développement de ses films qu'ils soient négatifs ou inversibles.

Le développement des films en couleurs par l'amateur ne semble donc pas devoir être envisagé, sauf dans des circonstances particulières, l'opération étant alors faite par des personnes très soigneuses et bien au courant des processus.

C) Tirage des agrandissements en noir et blanc.

Ce travail est parfaitement accessible à un amateur, même débutant en photographie, à condition qu'il dispose d'un labo-photo, installé temporairement ou à demeure.

L'amateur peut trouver de nombreux avantages à confectionner lui-même ses agrandissements :

  • si ce travail est fait soigneusement, l'économie pécuniaire peut être très appréciable ;
     
  • pour des photos souvenirs courantes (format voisin de 13 x 18 cm) les résultats obtenus par l'amateur sont, sans difficulté, au moins aussi bons que ceux des professionnels ;
     
  • pour des photos d'exposition (format voisin de 24 x 30 cm ou plus), l'amateur, qui a fait la prise de vue et qui sait bien ce qu'il souhaite obtenir, est mieux placé que le professionnel pour faire les essais et les recherches permettant de trouver le meilleur cadrage, le papier le mieux adapté et pour faire les masquages partiels souvent nécessaires à l'obtention du résultat recherché ;
     
  • le travail personnel de tirage procure à l'amateur d'indéniables satisfactions qui s'ajoutent à celles offertes par la prise de vue.

Le tirage des agrandissements Noir-et-Blanc par l'amateur doit donc être envisagé, chaque fois que l'amateur peut installer un labo personnel ; ou bien chaque fois qu'il peut accéder à un laboratoire photographique de club. Bien entendu, il est souhaitable que chaque photo-club puisse installer son propre laboratoire.

D) Tirage des agrandissements en couleurs.

Pour les photos-souvenirs courantes (format voisin de 9 x 13 cm), les professionnels sont organisés pour faire rapidement des tirages sur papier, à partir de négatifs ou de diapositives. Ces tirages sont de qualité acceptable lorsque les originaux ne sont pas trop contrastés ; toutefois, il n'est pas exceptionnel que cette qualité demeure très moyenne, avec un rendu des couleurs inexact et variable selon les ateliers.

Cela est dû au fait qu'il s'agit de tirages entièrement automatiques, accomplis par des machines pas toujours infaillibles ni bien réglées...

Cependant, de tels tirages courants doivent être laissés aux professionnels, car l'amateur sera rarement en mesure d'obtenir une meilleure qualité, tout en s'astreignant à un travail délicat et fastidieux qui ne lui apportera aucune économie pécuniaire.

On peut émettre une opinion différente en ce qui concerne les tirages pour exposition (format voisin de 20 x 30 cm). Certes, de nombreux professionnels (surtout les artisans d'importance moyenne et plus rarement les grandes firmes) font, à des prix raisonnables, d'excellents tirages couleur qui conviennent parfaitement aux salons et expositions. Cependant, l'amateur soigneux peut, sans de trop grandes difficultés, faire lui-même, comme pour le Noir-et-Blanc, des tirages reflétant mieux sa vision personnelle du sujet. Il ne peut s'attendre, toutefois, à faire une économie pécuniaire appréciable, tout au moins aussi longtemps qu'il n'aura pas acquis une excellente pratique de ces travaux.

Il importe ici de faire une observation importante : les tirages à partir de négatifs couleur présentent des difficultés ; en effet l'interprétation d'un négatif est toujours malaisée, l'agrandisseur doit être accompagné d'un appareillage onéreux (dont une tête couleur), enfin, la conduite du travail est souvent délicate. Ces inconvénients n'existent pas pour les tirages à partir de diapositives.

Le tirage des agrandissements en couleurs par l'amateur, à partir de diapositives, pour obtenir des tirages au format exposition, peut donc être favorablement envisagé : c'est, pour le labo du club, une deuxième phase possible après l'accoutumance au travail en Noir-et-Blanc.

E) Plaidoyer pour l'agrandisseur.

Si l'appareil photographique est l'outil indispensable pour enregistrer l'image que nous avons choisie, l'agrandisseur est celui qui permet de réaliser l'oeuvre définitive. C'est grâce à lui que l'auteur peut obtenir l'image la plus proche de ce qu'il souhaite exprimer. En noir et blanc, comme en couleur, l'amateur peut cadrer selon son goût ; il dispose du choix du papier et il peut faire varier à sa guise l'exposition de telle ou telle partie de l'image ; il obtient finalement une photographie dont il est réellement l'auteur. L'agrandissement ainsi personnellement conduit est une partie importante et passionnante de la réalisation d'une oeuvre photographique.


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