Introduction
Une approche de la photo
Le matériel
La prise de vue
Quelques thèmes de photos
La mise en forme
Le laboratoire
La vision et la photographie
La photo en commun
Les techniques particulières
- Le zone système
- L'image numérique
L'invention de la photographie
Conclusion
9ème partie Techniques particulières
Les photographies restent sans valeur tant que la motivation qui vous a incité à agir n'est pas violente et irrésistible.
Bérénice ABBOTT9.1 - Le Zone Système.
9.1.1 - Définition et principes.
Cette méthode intéresse essentiellement la photographie en Noir-et-Blanc dans laquelle l'image est faite de la juxtaposition de gris plus ou moins denses auxquels peuvent s'ajouter des blancs purs et des noirs absolus.
Le zone système définit 10 zones de teintes qui vont permettre d'analyser le sujet à photographier, et propose des moyens pour traduire sur le papier une image aussi fidèle que possible de ce qu'a voulu voir le photographe. Le zone système permet donc d'agir sur les valeurs du sujet pour obtenir un double résultat :
- Rendre la plage principale du sujet dans la valeur lumineuse (la zone) qui paraît lui convenir le mieux.
- Donner à l'ensemble de la photographie, ainsi qu'à chaque partie la composant, le contraste le plus propre à mettre en valeur la luminosité qui paraît souhaitable pour le sujet.
Les principes essentiels du zone système reposent sur la détermination de 10 zones de valeurs (tableau ci-après), numérotées de 0 à IX.
Trois zones (0, I, II) représentent les noirs, cinq zones (III à VII) représentent les gris et deux zones (VIII et IX) représentent les blancs.
La zone numéro V (gris moyen) est particulièrement importante car elle correspond, comme nous le reverrons plus loin, à la mesure moyenne d'une cellule photo-électrique. La firme Kodak vend une charte de cette teinte qui permet d'effectuer des mesures précises de la lumière.
Il importe de souligner que chaque zone représente un écart d'un diaphragme ou d'une vitesse par rapport à sa voisine ce qui revient à dire que chaque zone est deux fois plus claire ou plus sombre que celle qui la précède ou la suit.
9.1.2 - Les contraintes techniques.A) La cellule.
Une cellule photo électrique est réglée de telle façon qu'elle traduit toute plage mesurée par un gris moyen, c'est-à-dire que la cellule place la plage mesurée en zone V. Un tas de charbon et un champ de neige seront identiques sur le négatif. En conséquence, si l'on veut placer une mesure dans une autre zone, il faudra interpréter les indications de la cellule.
Il faut ouvrir l'objectif d'autant de diaphragmes qu'il y a de zones à éclaircir (+2 pour amener la zone V en zone VII) et de même, pour assombrir un objet, il faudra fermer le diaphragme.
Il importe de souligner que la cellule d'un appareil photo est réglée pour obtenir une valeur moyenne aussi bien en Noir-et-Blanc qu'en couleur.
B) La pellicule.
Il s'agit de savoir comment l'émulsion photographique réagit à la lumière et au révélateur, donc les contraintes de l'exposition et du développement.
- L'exposition – Les quantités de lumière reçues par la pellicule déterminent les densités des différentes parties de l'image. Un problème important à résoudre est de savoir quelle est la quantité de lumière minimum que peut enregistrer la pellicule (détermination de la sensibilité) et quelle est la quantité maximum de lumière qu'elle peut restituer. Il convient de bien avoir à l'esprit que la sur ou la sous-exposition a peu d'effet sur les hautes lumières mais beaucoup sur les ombres. Donc, si un sujet est contrasté, il ne sert à rien de diaphragmer car cela ne réduit pas la densité des hautes lumières mais, par contre, cela fait perdre des détails dans les ombres.
- Le développement – La durée du développement a beaucoup d'influence sur les hautes lumières et peu sur les ombres. En conséquence, un sujet contrasté devra être moins développé afin de baisser les hautes lumières et réduire l'écart de celles-ci avec les ombres. A l'opposé, un sujet peu contrasté devra être surdéveloppé. Il faut veiller toutefois à ce que le grain n'apparaisse pas trop fort.
Très important – De ce qui précède découle le principe suivant qu'il convient d'appliquer dans la plupart des cas : il faut poser pour les ombres et développer pour les lumières (sous réserve du fait qu'il peut être préférable d'exposer pour la plage principale du sujet).
Le Zone Système Zone Définition Diaph Application Refl.% Observations I.L N
O
I
R
S0 Négatif vierge.
Noir total du papier.-5 Ombre chinoise.
Velours noir.0 Ombres.
Seuil de la courbe sensitométrique.1 I Gris très sombre sans texture. -4 Objet noir en faible éclairage. 1 Pied de la courbe. 2 II Gris sombre avec des traces légères de texture. -3 Premières nuances dans les noirs. 2,25 Pied. 4 III Gris foncé, texture visible. -2 Ombres foncées mais détaillées.
Cheveux foncés.4,5 8 G
R
I
SIV Gris soutenu avec tous les détails. -1 Visage africain.
Ombres claires.
Nuages foncés.
Herbe verte.9 16 V Gris moyen (charte KODAK). 0 Visage d'un métis ou de type méditerranéen.
Herbe sèche.18 Négatif = positif.
Partie linéaire de la courbe.32 VI Gris clair.
Texture encore très détaillée.+1 Visage européen.
Tonalité de chair.36 64 VII Gris très clair. +2 Visage d'une blonde très jeune.
Neige comportant des détails.72 128 VIII Blanc avec des traces de texture. +3 Neige.
Murs blancs.90 Côté blanc de la charte KODAK.
Epaule de la courbe.256 B
L
A
N
C
SIX Blanc absolu du papier.
Négatif absolument noir.+4 Lumières, phares.
Reflets spéculaires.100 Lumières.
Epaule.512 Du tableau qui précède, et qui demande à être longuement étudié et beaucoup pratiqué, on peut déduire les grands principes suivants :
- une cellule photoélectrique, incorporée ou à main, fait généralement une mesure moyenne du sujet à photographier et détermine un diaphragme d'équilibre (soit 0) basé sur une réflexion de la lumière à 18%.
- si l'on veut exposer dans les meilleures conditions un sujet qui n'est pas moyen, il faut appliquer une correction au diaphragme. Ainsi, pour avoir du détail dans de la neige, il faut ouvrir de 2 diaphragmes.
- bien prendre conscience qu'un sujet peut être très contrasté (écart de 1 à 500 entre le noir le plus profond et les plus hautes lumières) alors qu'une pellicule ne supporte que des écarts de 1 à 10 environ. D'où la nécessité de bien se centrer sur la zone comportant le sujet principal de la photo.
9.1.3 - Autre méthode : le Yob System.Ce système d'exposition porte le nom de son auteur, Parry YOB, qui l'a mis au point au début des années 1980. Proche du zone système, il diffère sur le mode d'utilisation.
A) En Noir-et-Blanc.
Plusieurs possibilités s'offrent :
- Mesurer la lumière dans la partie la plus sombre de l'image et fermer l'objectif de 5 diaphragmes par rapport à l'indication de la cellule.
- Si l'on veut rendre une partie de la scène par un gris moyen, la mesurer et adopter l'indication de la cellule.
- Pour obtenir un gris très pâle sur une zone de l'image, ouvrir l'objectif de 4 diaphragmes par rapport à l'indication de la cellule.
Ces différents conseils sont valables lorsque le contraste de la photo s'étend sur 9 diaphragmes. S'il est plus faible, il faudra tirer sur un papier dur ; s'il est plus étendu, tirer sur papier doux.
B) En couleur.
Les limites des films inversibles sont de 5 diaphragmes, soit de -3 à +2 par rapport à la valeur moyenne. En conséquence, appliquer les mêmes principes que ci-dessus mais, pour chacun des 2 exemples, en fermant l'objectif de 3 diaphragmes au lieu de 5, et en l'ouvrant de 2 au lieu de 4.
9.2 - L'image numérique.
9.2.1 - Le matériel.
A) L'ordinateur.
Un ordinateur équipé d'un microprocesseur Pentium à cadence élévée est indispensable pour que l'attente due à la durée des calculs relatifs aux modifications effectuées sur une image ne soit pas insupportable. Les modèles actuellement sur le marché sont pratiquement tous équipés d'origine d'une carte graphique suffisante, de 32 méga-octets (ou Mo) minimum de mémoire vive et d'un lecteur de CD-ROM à vitesse élevée.
B) Unité Centrale.
- Carte mère
- La carte mère est la base de l'unité centrale ; elle est développée autour du microprocesseur et supporte les cartes d'extensions encastrables dans des emplacements multi-contacts appelés bus.
- Microprocesseur
- C'est le cerveau de la machine. C'est lui qui effectue les calculs et les transmet vers leur lieu de stockage provisoire ou définitif. Il est caractérisé par sa fréquence d'horloge qui détermine sa rapidité. Plus le microprocesseur sera rapide, plus vite les calculs seront terminés. Les microprocesseurs équipant les ordinateurs d'entrée de gamme actuels sont suffisants pour travailler confortablement sur une image.
- Mémoire morte
- Appelée ROM (Read Only Memory). Elle conserve toutes les données permettant la reconnaissance et le contrôle des différents circuits. Elle est enregistrée par le constructeur. On peut y lire, mais pas y écrire. Elle est conservée intacte lorsque l'ordinateur est éteint.
- Mémoire vive
- Appelée RAM (Random Access Memory). Elle est constituée par des barrettes qu'il est possible de changer ou d'ajouter pour augmenter sa capacité. C'est elle qui va nous intéresser le plus ; il est possible d'y écrire et d'y lire. Si elle n'est pas suffisamment grande pour contenir les informations, le système d'exploitation va créer une mémoire virtuelle sur le disque dur, mais la vitesse d'exécution du travail en cours va être ralentie. Une capacité de 32 Mo au minimum semble nécessaire mais il est préférable de disposer de 64 Mo ou plus, compte tenu de la dimension des fichiers de photo.
- Mémoire cache
- C'est elle qui sert de relais entre le microprocesseur et la mémoire vive. 512 kilo-octets suffisent généralement.
- Ports
- Tout ordinateur possède au moins un port parallèle et un port série. C'est par ces prises que l'unité centrale communique avec certains périphériques extérieurs. De nouveaux modèles font leur apparition (SCSI, USB, PCMCIA...) et offrent des possibilités supplémentaires.
- Cartes d'interface
- Ce sont des cartes qui relient l'unité centrale à certains périphériques extérieurs. Les cartes SCSI permettent de brancher 7 périphériques en cascade (attention à la compatibilité, il existe plusieurs normes SCSI). Certains périphériques possèdent leur carte spécifique.
C) Périphériques.
L'unité centrale sans périphérique est inutilisable. Il est nécessaire de lui adjoindre au moins un moniteur et un clavier.
- Moniteur
- C'est sur l'écran du moniteur que vont être affichées toutes les données. Il existe des modèles à affichage entrelacé et non entrelacé. Les modèles non entrelacés sont moins fatigants pour la vue que les entrelacés, mais leur prix est plus élevé. Pour l'image numérique il est plus intéressant d'avoir un écran plus grand à affichage entrelacé plutôt qu'un plus petit à affichage non entrelacé. Il existe des écrans de 14, 15, 17 et 21 pouces (longueur de la diagonale de l'écran). Plus il sera grand, plus nombreux seront les points de l'image affichés. Un écran de 21 pouces permettra de produire des diapositives de qualité correcte en le photographiant ; toutefois son prix est relativement élevé par rapport à un écran de 17 pouces.
- Clavier
- C'est lui qui permet d'adresser les instructions à l'unité centrale. Les claviers utilisés en France sont appelés AZERTY en raison de la disposition des 6 premières lettres de la deuxième rangée de touches par opposition aux claviers américains dit QWERTY, pour la même raison que ci-dessus.
- Souris
- La souris est très utilisée car elle permet le déplacement très rapide du curseur qui indique l'endroit précis où va être affichée l'instruction qui va être envoyée par l'opérateur. Elle est devenue quasiment indispensable pour l'utilisation des logiciels actuels.
- Lecteurs de disquettes
- Les lecteurs de disquettes permettent l'enregistrement et la lecture des fichiers enregistrés sur des disquettes amovibles. Pour le travail des photos, il est quasi indispensable d'avoir un lecteur de grosses disquettes du type : Zip Iomega par exemple.
- Disques durs
- Les disques durs sont des unités de stockage d'une capacité supérieure aux disquettes. Il existe des disques internes (fixés dans le boîtier de l'unité centrale), des disques amovibles (que l'on encastre dans un logement adapté dans le boîtier) et des disques externes.
- Lecteurs et graveurs de CD-ROM
- Interne ou externe, le lecteur de CD-ROM permet la lecture des disques compacts. Il doit être compatible avec la norme Kodak Multi-cession Photo CD. La vitesse de lecture des modèles ne cesse d'augmenter. Les disques enregistrables permettent de stocker des photos : une centaine en général par disque. Il suffit alors de brancher un graveur de CD-Rom interne ou externe.
- Systèmes de sauvegarde
- Ils permettent l'enregistrement et la lecture des fichiers ; leur capacité est plus importante. Il existe des systèmes à disquettes ou à bandes et, comme indiqué ci-dessus, le modèle Zip est le plus courant : il vient de passer de 100 Mo à 250 Mo. Les graveurs de CD-Rom permettent d'atteindre une capacité de stockage de 730 Mo.
- Imprimantes
- Les imprimantes à sublimation thermique sont celles qui donnent le meilleur résultat, malheureusement elles sont encore très chères ainsi que les consommables, et donc pas à la portée des amateurs. Les couleurs sont vaporisées sur le support par échauffement d'un film.
D'excellents résultats sont obtenus avec les imprimantes à jets d'encre. Plusieurs marques se disputent le marché de l'impression en qualité photo. Les prix varient en fonction de la définition et de la dimension maximale de l'épreuve (A4 ou A3). Actuellement, Epson dispose d'une large gamme d'imprimantes à qualité photo (c'est-à-dire à 1440 DPI).
- Scanners
- Les scanners permettent d'effectuer la numérisation des photographies ou des textes. Il est important de choisir un scanner en fonction de sa définition optique et non de la définition après interpolation que l'on ne doit jamais utiliser en photographie.
- Le scanner à main, très bon marché est limité aux petites photographies (largeur 10 cm) et son intérêt s'arrête là.
- Le scanner à plat dit de bureau est à un prix très compétitif ; sa définition varie de 200 à 1200 points par pouce. Une définition de 200 à 300 points est suffisante si la photographie n'est pas destinée à être agrandie, mais il est préférable de disposer d'une plus grande définition. Son avantage est qu'il peut scanner des photographies collées sur carton.
- Le scanner à rouleau est le matériel type des professionnels de l'imprimerie. Il atteint des définitions extrêmement élevées, mais le document devra être souple. De plus, son prix n'est pas à la portée des amateurs.
- Enfin, le scanner à diapositives et pellicules, dont les prix baissent lentement, et qui est très utile pour enregistrer avec une très haute définition.
- Modem
- Le modem permet de communiquer avec d'autres ordinateurs par l'intermédiaire de la ligne téléphonique.
- Tablette graphique
- La tablette graphique et son crayon électronique permettent de dessiner à main levée avec une plus grande précision qu'avec la souris.
- Tablette de rétro-projection
- C'est un moniteur plat que l'on peut poser sur un rétro-projecteur pour projeter les travaux sur écran mural. Cet accessoire n'est pas absolument indispensable.
9.2.2 - Les données techniques.A) Dimensions de la photo.
Une photographie numérique est composée de pixels qui correspondent au grain de notre photographie traditionnelle. La différence est que les pixels sont des petits carrés de mêmes dimensions disposés les uns à côté des autres comme sur un damier. Ainsi :
- deux images peuvent avoir la même résolution mais des dimensions différentes.
- deux images peuvent avoir les mêmes dimensions mais des résolutions différentes.
Les dimensions d'une image sont directement fonction de la dimension et du nombre des pixels qui la composent. Sa couleur est définie de différentes façons suivant le format de fichier choisi :
- RVB (rouge/vert/bleu) : chaque couleur de base qui la compose reçoit une valeur codée de 0 à 256 , soit au total 16,7 millions de possibilités.
- CMJN (cyan/magenta/jaune/noir) mêmes commentaires que pour RVB.
- Niveaux de gris : chaque niveau de gris reçoit une valeur codée de 0 à 256.
B) Résolution.
La résolution d'une image est définie par le nombre de points alignés sur une longueur de un pouce (en anglais Inch) ou de un centimètre. Soit :
- PPP : Points Par Pouce
- DPI : Dots Per Inch
- PPC : Point Par Centimètre
Pour mémoire :1 Inch = 1 pouce = 2,54 centimètres.Pour une même dimension d'image, plus le nombre de pixels est élevé plus la résolution est grande. Le nombre de pixels contenu dans un carré de un pouce de côté est égal au carré de la résolution ; ainsi si l'on double la résolution, le nombre de pixels est multiplié par quatre. Ce qui entraîne donc l'augmentation du poids du fichier ; et également du temps de traitement de l'image, aussi bien pour le chargement ou l'enregistrement du fichier que pour les modifications effectuées sur l'image ou pour son impression. La résolution devra être choisie en fonction de la dimension de l'image finale et de la résolution du périphérique ou de la linéature pour un procédé par tramage. La linéature est une mesure utilisée en imprimerie pour exprimer le nombre de lignes qu'une trame contient sur une longueur de un pouce. Par exemple une linéature de 150 est utilisée pour imprimer des images de très bonne qualité, alors qu'un quotidien se contente d'une linéature de 70 à 90.
En fait plutôt que de se lancer dans des calculs fastidieux avec risques d'erreurs pour choisir une définition de scan, on peut se baser sur le poids du fichier indiqué par le pilote du scanner. Ainsi, pour une photographie en couleurs destinée à être imprimée sur une feuille de format A4, en 19 x 28 cm, choisir une taille de fichier proche de 5 Mo qui correspond sensiblement au format BASE x 4 de Kodak. Pour une sortie par flashage, en diapositive comparable à une épreuve argentique, un fichier proche de 20 Mo est nécessaire. Pour des épreuves en Noir-et-Blanc, en 256 nuances de gris, les chiffres doivent être divisés par trois.
C) Principaux formats de fichiers.
Les principaux formats sont :
- TIF : le plus répandu, ne perd aucune information.
- POSTSCRIPT : pour Adobe Photoshop.
- BMP : format de Windows.
- JPEG : format de compression mais avec perte d'informations.
- GIF : pour le téléchargement.
D) Compression / Décompression.
Les fichiers peuvent être compressés pour utiliser moins de mémoire sur les disques. Toutefois, il convient de se méfier car au cours des compressions, il y a des pertes de données. Il est donc recommandé de ne compresser que les fichiers sur lesquels on ne prévoit plus de travailler, donc avant l'archivage final. La compression LZW permet de diviser un fichier TIF par 2 ou 3 sans perte d'informations. La compression JPEG permet de diviser la taille d'un fichier par 20 ou 30 mais avec perte d'informations. A noter que la compression/décompression ralentit le chargement ou la sauvegarde d'une image.
9.2.3 - Les logiciels de traitement d'imageIl est difficile d'établir un classement de valeur concernant les principaux logiciels de traitement d'images. En effet, ils évoluent constamment et deviennent de plus en plus performants.
- Photoshop d'Adobe :
C'est sans contestation possible le logiciel le plus, sinon le seul, utilisé par les professionnels. Ecrit à l'origine pour Apple, il est aussi disponible en version PC. C'est le plus performant et le plus riche en filtres de traitement d'images. Sa puissance fait qu'il est presque impossible pour un amateur qui ne l'utilise pas constamment, de connaître toutes ses possibilités. Son prix le met aussi loin devant ses concurrents.
- Picture Publisher de Micrografx :
Picture Publisher est livré par Micrografx avec Designer (logiciel de dessin graphique) et Flowcharter (éditeur de graphes), sur un disque compact pour un prix raisonnable qui en fait le logiciel le plus intéressant compte tenu de ses capacités. C'est un logiciel facile à utiliser et qui possède d'énormes possibilités. C'est sans doute le plus intéressant pour l'amateur désireux d'effectuer des travaux sérieux avec ses images sans dépenser une fortune. Une légère ombre au tableau, la version 97 pour Windows 95 est livrée sans notice et il faut se contenter de l'aide en ligne, qu'il est toutefois possible d'imprimer avec beaucoup de patience et de temps.
- Photo Paint de Corel :
Assez faible dans ses premières versions, sa puissance a été développée à partir de la version 5. C'est un excellent logiciel livré dans la suite Corel Draw, dont le prix approche des 600 €, ce qui enlève une partie de son intérêt.
- Image In de Hi image :
Ce logiciel, livré avec de nombreux scanners, a été à l'origine le plus puissant sur PC. Il est actuellement dépassé par tous ceux énumérés ci-dessus.
- Photo Impact d'Ulead :
La qualité de ce logiciel, livré également avec de nombreux scanners, est sa rapidité. Les objets insérés peuvent être déplacés ou modifiés à tout moment. De plus, la photo peut être imprimée directement au moment du scan, ce qui transforme votre ordinateur en une véritable photocopieuse.
- PhotoDeluxe d'Adobe :
Version allégée de Photoshop, ce logiciel, livré avec de nombreux scanners est suffisant pour débuter. Il présente même un avantage que d'autres n'ont pas, c'est de disposer d'un aperçu avant impression, ce qui est bien pratique pour éviter d'imprimer n'importe quoi.
- Shareware ou Freeware :
Rappelons que les sharewares sont des programmes fournis en version de démonstration ou complète, limitée dans le temps ou non. Après essai pendant un certain temps, une somme en général modique (à partir de 50 €) doit être envoyée à l'auteur qui adresse en retour un programme complet avec notice d'utilisation souvent très bien faite. Parmi les plus connus, citons PaintShop Pro de Jasc Software. Quant aux freewares, leur utilisation est gratuite mais les programmes sont généralement simples. Ces logiciels sont en général suffisants pour débuter, mais il est souvent impossible de revenir sur les retouches exécutées et les outils de sélection sont difficiles à utiliser.
Nota : Quel que soit le logiciel, pour obtenir de bons résultats, il est indispensable de bien le connaître et donc, il faut l'utiliser souvent.
9.2.4 - Les outils de retouche.Ils ne posent de problème dans aucun logiciel ; ils auront des noms et des icônes différents suivant les logiciels mais leur utilisation est identique. Leur forme et leur dimension sont réglables ainsi que leur densité et leur transparence. Ils sont parfois paramétrables pour n'avoir d'action que sur les parties claires de l'image ou sur les parties foncées. Ils s'appellent :
- Crayon, plume, stylo, pinceau – C'est avec eux que l'on supprimera les points parasites, que l'on dessinera ou que l'on effacera de nouveaux éléments et que l'on modifiera la couleur des pixels. Ils sont également utilisées, dans les logiciels peu performants, pour préparer la sélection d'une partie de l'image destinée à être exportée dans une autre photographie.
- Aérographe – Il permet de vaporiser de la couleur sur l'image, il est quelquefois représenté par un pistolet de peintre.
- Tampon ou clone – Il sert à dupliquer une partie de l'image à un autre endroit de l'image.
- Pot de peinture – Il sert à remplir une zone sélectionnée avec une couleur uniforme.
- Doigt ou pastel – Il permet d'étaler ou d'uniformiser les couleurs.
- Goutte d'eau – Elle dilue les couleurs ; son action imite le résultat obtenu en faisant tomber une goutte d'eau sur une peinture fraîche.
- Gomme – Elle sert à effacer les retouches.
9.2.5 - Les outils de sélection.C'est ici que les logiciels démontrent la différence dans leur puissance et leur convivialité. Ces outils sont employés pour détourer la zone dans laquelle les corrections vont agir ou pour sélectionner un objet à exporter dans une autre image.
Tous les logiciels possèdent la sélection à main levée ou lasso mais cet outil est plus ou moins pratique. Dans les logiciels simples il faut, à l'aide de la souris, tracer le contour de la zone en maintenant enfoncé le bouton gauche ; il faut annuler et recommencer à chaque erreur. D'autres fois, il faut cliquer successivement en pointant l'index sur un point, cette méthode donne une succession de lignes droites, plus il y aura de points sélectionnés, plus la sélection sera précise. Ici aussi, à chaque erreur, il faut revenir à zéro.
Dans les logiciels plus évolués, la sélection se fait par courbe de Bézier. Ces courbes utilisent des points de sommets et des points de contrôle ; elles permettent de déplacer le contour de la sélection et de rectifier la courbure entre deux points de contrôle. Parfois, la sélection s'adapte automatiquement sur une séparation de zones de couleurs, densités ou tonalités différentes.
Il est aisé de comprendre tout l'intérêt des logiciels qui donnent ces possibilités dans le cas où l'on désire agir sur la densité, la netteté ou la couleur d'une zone précise. Ces possibilités présentent moins d'intérêt dans le cas d'une exportation d'un sujet vers une autre image, car il suffit de le détourer grossièrement, de l'exporter sur un fond de couleur uniforme et nettement différente des couleurs de l'objet, d'éliminer les pixels indésirables en les remplaçant par la couleur du fond, avant de le sélectionner pour l'exporter vers l'image à laquelle il est destiné.
La baguette magique existe dans tous les logiciels. Elle permet, d'un simple clic sur un point de l'image, de tracer le contour d'une zone de couleurs similaires. Il est possible de régler la tolérance par rapport à la couleur du point choisi. Selon le logiciel, le point choisi correspondra à la moyenne des couleurs sélectionnées ; ou bien il sera possible de choisir une tolérance en plus, différente de la tolérance en moins. Elle permet d'éliminer le fond d'un objet détouré comme expliqué ci-dessus. Pour cela, cliquer sur le fond à l'aide de la baguette magique (paramètre avec une tolérance de 1%) créant ainsi un masque de fond. Inverser le masque à l'aide de la commande correspondante et l'objet est prêt à être transféré dans une autre image par un copier/coller.
9.2.6 - L'amélioration de l'image.Il est possible d'effectuer un traitement sur l'image entière ou sur une partie seulement de l'image. Pour traiter une partie de l'image, définir la zone à traiter à l'aide des outils de sélection avant d'effectuer les traitements.
A) Correction de luminosité.
Comme son nom l'indique, cette commande permet de corriger l'éclairage de l'image. Cette commande agit de la même façon sur tous les pixels de l'image ou de la partie sélectionnée. Il est possible de choisir la correction sur toutes les couleurs, ou sur chaque couleur séparément de qui permet d'éliminer certaines dominantes.
B) Correction du contraste.
La valeur de contraste fixe le seuil au dessous duquel un point apparaît blanc à l'écran. Les points qui dépassent cette valeur sont seuls visibles. A utiliser pour renforcer ou estomper les contours mais souvent au détriment des détails dans les parties claires. Diminuer le contraste pour faire ressortir les détails dans les parties claires et l'augmenter pour éclaircir l'image.
C) Correction du gamma.
Cette fonction n'agit que sur les tonalités moyennes de l'image. N'agissant ni sur les zones sombres, ni sur les zones claires, elle renforce la différenciation des zones du spectre des couleurs.
D) Teinte et saturation.
Cette fonction agit directement sur les couleurs du spectre par l'intermédiaire des couleurs rouge, orange, vert, bleu, indigo et violet. En déplaçant le curseur vers les valeurs positives, on modifie le spectre vers les teintes bleues ; en déplaçant le curseur vers les valeurs négatives, on renforce les couleurs vers le rouge.
E) Balance des couleurs.
C'est une fonction qui modifie l'influence de chacune des couleurs rouge, vert ou bleu. Elle permet de corriger des dominantes. Elle modifie également la luminosité de chaque pixel. Pour ne pas modifier la luminosité d'une zone, la correction doit se faire sur les trois couleurs. Par exemple pour supprimer une dominante bleue correspondant à 20 points de bleu sans modifier la luminosité de la zone sélectionnée, il faut enlever 10 points de bleu et ajouter 5 points de rouge et 5 points de vert.
F) Filtres de netteté.
Les filtres de netteté renforcent les contours en redéfinissant les couleurs des pixels très voisines pour leur donner la même couleur. Un paramétrage trop large peut amener un effet de granulation sur l'image. De plus, il conviendra de corriger parallèlement le contraste de l'image.
G) Filtres de flou.
C'est l'opposé des filtres de netteté.
H) Filtres d'effet.
Il existe un très grand nombre de filtres d'effet plus ou moins intéressants ou harmonieux : solarisation, aquarelle, gouache, peinture à l'huile, mosaïque, bas relief, neige, déformations diverses en vagues, circulaires, sphériques, elliptiques, etc. A utiliser librement, certes, mais ne pas abuser car on s'en lasse vite.
9.2.7 - La pratique.A) Calibrage de la chaîne couleur.
C'est une opération indispensable pour obtenir de bons résultats. Il faut commencer par l'écran en réglant le gamma écran. (ne pas confondre avec le gamma de l'image qui modifie seulement l'image sélectionnée). Le gamma écran modifie toutes les images qui seront affichées sur l'écran. Tous les logiciels fournissent une mire qui présente en général un damier rouge, vert, bleu et gris, puis pour chaque couleur, déplacer le curseur jusqu'à ce que tous les carrés de même couleur soient identiques. Régler l'éclairage et le contraste du moniteur. Sauvegarder les réglages puis fermer l'image.
Calibrer ensuite le scanner en notant bien qu'il doit être effectué un calibrage pour chaque type de film utilisé. Chaque paramétrage peut être sauvegardé et il suffira de charger celui qui correspond au modèle de film à scanner.
Enfin, calibrer l'imprimante en suivant les instructions de la notice livrée avec l'appareil. Scanner et imprimante seront paramétrés avec plus de précision et de facilité en utilisant une image test éditée par les fabricants. Ces images sont rarement fournies avec les appareils ; elles sont pourtant importantes pour la bonne utilisation des machines et donc la satisfaction du client.
B) Conseils d'utilisation.
- Suppression d'un point parasite : Agrandir la zone dans laquelle se trouve le point à l'aide de l'outil Loupe. Sélectionner l'outil Crayon ou Plume ou Pinceau. Réduire la taille de l'outil à un pixel. Changer sa couleur en prélevant la couleur d'un pixel voisin à l'aide de la Pipette. Amener l'outil sur le point parasite et cliquer pour le colorer.
- Suppression d'un objet parasite : A l'aide de l'outil Clone, recopier la surface voisine sur l'objet à supprimer ou sélectionner la surface voisine, en faire une copie et déplacer la copie pour recouvrir l'objet à supprimer. Si aucune surface ne peut recouvrir l'objet sans que la modification soit visible, il faudra compléter l'environnement en dessinant sur l'objet à faire disparaître.
- Réussir un montage photographique ; cela tient en quatre points :
- savoir ce que l'on veut réaliser ;
- disposer des éléments du montage avec une définition au moins égale à l'image de base, approximativement le même angle d'éclairage et le même angle de prise de vue de tous les sujets à monter ;
- détourer avec soin le sujet à transférer ; éventuellement créer une image intermédiaire pour fignoler le détourage ;
- bien choisir la transparence éventuelle de l'objet et la diffusion de son contour avant son inclusion dans l'image définitive.
C) Impression ou flashage.
La chaîne couleur étant calibrée, il suffira de cliquer sur Imprimer dans le menu Fichier pour avoir une sortie sur imprimante. On peut aussi remettre le fichier à un laboratoire pour faire imprimer l'image, ou flasher sous forme de diapositive qu'il est possible de tirer sur Cibachrome ou tout autre procédé positif classique. Dans ce cas, il faudra se mettre d'accord avec le labo sur le type de lecteur de fichier dont il dispose ainsi que sur le format du fichier à fournir.
D) Prise de vue numérique.
Le camédia permet de réaliser directement des prises de vues numériques. C'est un appareil photographique dans lequel le film a été remplacé par un capteur CCD et une mémoire qui peut être complétée par une carte mémoire. Le capteur est divisé en un certain nombre de zones ; chaque zone comprend trois cellules, chacune étant sensible à une couleur (rouge, verte ou bleue). Chaque cellule mesure la luminosité de sa couleur de référence et la traduit en octets.
Le nombre de cellules que comprend la puce détermine sa qualité et ses performances. Rappelons que pour imprimer une image de 20 sur 30 centimètres avec une linéature de 150, nous avons besoin d'environ 4500 points sur 3000 soit 13,5 millions de points !
Comme il faut trois capteurs par pixel (un pour chaque couleur R.V.B.), nous aurons une définition de 1500 sur 1000 points par couleur. La définition est alors de 1500 points/30 centimètres = 50 ppc ou 50 x 2,54 (conversion en pouces) = 127 dpi.
Il existe des appareils numériques capables de donner ce résultat, mais leur prix les met hors de portée des amateurs. De plus, la mémoire étant limitée, les fichiers sont compressés, ce qui provoque une perte d'informations.
Les progrès sont actuellement très importants notamment avec l'apparition de capteurs CMOS, plus performants que les CCD. En fait, la qualité augmente mais les prix restent au même niveau, ce qui est très encourageant pour l'avenir. La solution actuelle est donc d'effectuer ses prises de vues sur film argentique et de numériser les images à travailler.
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