Photo-Ciné-Club Offranvillais

La photographie

Introduction
Une approche de la photo
Le matériel
  - L'appareil photo
  - Les accessoires
  - Le choix des films
La prise de vue
Quelques thèmes de photo
La mise en forme
Le laboratoire
La vision et la photographie
La photo en commun
Les techniques particulières
L'invention de la photographie
Conclusion
2ème partie
Le matériel
L'appareil photographique, quel qu'en soit son prix, ne fait pas l'artiste ; il n'en est que l'auxiliaire technique permettant à l'artiste de se consacrer entièrement à ce qui fait le fondement de la photographie : la création d'une image.
Michel PLANCADE 

 

2.1 - L'appareil photo.

2.1.1 - Arguments pour le choix d'un modèle.

Les appareils qu'offre le marché sont innombrables et bien différents les uns des autres tant par les dimensions, la forme, les caractéristiques que le prix. L'amateur est souvent perdu dans cette jungle technique qui le submerge. Certains arguments doivent être pris en considération pour guider le choix, d'autres sont moins valables.

A) Le budget.

Elément essentiel qui doit orienter vers une catégorie d'appareils et non vers une marque précise. Quelques indications :

  • Moins de 30  : appareils simples (Lubitel, Cosmic Symbol et appareils jetables ! ) ;
  • vers 150  : appareils compacts ou 24 x 36 non réflex ;
  • vers 300  : appareils 24 x 36 réflex automatiques assez simples ;
  • vers 450  : appareils 24 x 36 réflex automatiques perfectionnés ;
  • de 600  à 1500  : les mêmes en mieux et plus chers.

B) Le style de prise de vues.

  • Prises de vue familiale : appareil simple à objectif fixe (compacts, par exemple) ;
  • photos de paysages ou de vacances : même choix ;
  • reportage, portrait, photo de nature ou de petits objets (macrophoto) : appareils plus perfectionnés à objectifs interchangeables et mesure perfectionnée de la lumière.

C) Les réglages.

  • Réglage semi-automatique : la cellule mesure la lumière qui traverse l'objectif ; après avoir déterminé le diaphragme ou la vitesse il suffit d'afficher la deuxième de ces données pour amener une diode face à un repère.
     
  • Réglage automatique : une seule manoeuvre à effectuer, l'appareil se chargeant de l'autre. L'automatisme peut être débrayable.
    Trois catégories d'appareils :
    • avec priorité à la vitesse : on affiche celle-ci et le diaphragme se règle automatiquement ;
    • avec priorité au diaphragme : processus inverse au précédent ;
    • avec double automatisme : possibilité de choisir sa priorité.
    Les deux dernières catégories sont, à notre avis, préférables à la première.
    Et puis encore plus simple, le mode Programme dans lequel tout est automatique.

D) Le résultat envisagé.

Plus on voudra effectuer des agrandissements importants et plus il faudra avoir un appareil dont la surface de la pellicule est grande et dont l'objectif est de bonne qualité.


2.1.2 - Panorama des différents modèles

Il convient de mentionner également :

  • les appareils de format intermédiaire (4,5 x 6) : Mamiya 645 qui offre les avantages du 24 x 36 avec une surface d'image plus grande ;
     
  • les appareils du type Polaroïd : le développement est instantané mais les photos sont d'un coût élevé et l'absence de négatif ne permet qu'un seul exemplaire de chaque photo.
 

2.2 - Les accessoires

La bonnette
C'est une lentille qui se visse sur l'objectif et permet de photographier de près : entre 50 cm et 1 m pour 1 dioptrie, entre 33 cm et 50 cm pour 2 dioptries, entre 25 cm et 33 cm pour 3 dioptries, etc…
 
Les bagues allonges
Utilisables uniquement sur les appareils à objectifs interchangeables car elles s'intercalent entre l'objectif et le boîtier. Elles permettent des grossissements plus importants et sont composées, en général, de 3 bagues de 12, 20, et 36 mm que l'on peut assembler comme l'on veut.
 
Le soufflet
A mettre également entre l'objectif et le boîtier, il présente l'avantage de permettre un réglage continu puisque le soufflet est souple. Les automatismes ne sont pas toujours transmis ; il faut de plus un déclencheur double. Il est possible d'effectuer des mouvements de bascule afin d'obtenir des effets particuliers. En général, cher.
 
Le trépied
Son but est de permettre la prise de vue en pose, il doit donc être très solide et, de préférence, en tubes ronds. A choisir avec une crémaillère qui permet de régler plus aisément en hauteur. Veiller à ce que la rotule offre toutes les possibilités de mouvement dans tous les sens.
 
Le pied de poche
Son poids est très léger et son encombrement est minime. Peut toujours être emporté et permet de prendre des photos à vitesse lente dans la plupart des cas.
 
Le monopode
Un seul pied qui offre une certaine stabilité et permet de réduire les risques de bougé tout en étant moins efficace que le trépied, mais aussi moins lourd et moins encombrant.
 
L'oeilleton
Très utile pour les porteurs de lunettes car il évite les chocs avec le boîtier. Pour tous, empêche les rayons de lumière parasites de pénétrer dans le viseur. Très conseillé s'il n'est pas intégré sur l'appareil.
 
Le parasoleil
Se visse sur l'objectif. Absolument indispensable car sans lui on ne peut pas faire de bonnes photos, notamment en contre-jour. Veiller à ce que le modèle choisi corresponde bien à l'objectif, tout particulièrement pour le grand angle.
 
Les télécommandes
Déclencheur souple : permet de prendre des photos sans faire bouger l'appareil. A choisir avec un système de blocage permettant les poses longues.
Télécommande à infrarouge ou à radio : en avez-vous vraiment besoin (cher !) ?
 
Les filtres
Le tableau qui figure ci-après donne les renseignements généraux pour les filtres classiques. A préciser que les coefficients indiqués n'ont d'utilité que pour les appareils non réflex ; un coefficient de 2 signifie qu'il faut ouvrir d'un diaphragme par rapport à ce qu'indique la cellule. Pour les appareils réflex, la cellule prend en compte le fait qu'il y a un filtre.
A notre avis, le filtre UV et encore plus le Sky-Light est pratiquement indispensable car il protège très efficacement la lentille avant de votre objectif et il vaut mieux changer un filtre rayé qu'un objectif rayé.

En noir et blanc, un filtre est très utile : jaune et même orange ou rouge, pour bien faire apparaître les nuages dans le ciel. En couleur, à conseiller : le polarisant qui assombrit le bleu du ciel.

Les marques de filtres les plus courantes sont : Kodak, Hoya, Vivitar, Filtroptic, etc… A signaler le cas particulier de Cokin qui offre, à un prix modique, tout un système de filtres avec les utilisations indiquées sur le tableau ci-après, mais également avec de nombreuses possibilités (parfois gadgets) de multiplication de l'image, de scintillements, de dégradé.

Une petite précision concernant le nettoyage : pour les filtres, vous pouvez les laver à l'eau et les essuyer avec un mouchoir. Vous pouvez également utiliser un petit pinceau, si possible soufflant ou des papiers spéciaux pour objectifs. Surtout, et cela est encore plus valable pour les objectifs, ne pas utiliser les papiers prévus pour les lunettes, car ils déposent une couche de silicone nocive pour l'objectif.

Filtres et réglages pour les films Noir-et-Blanc
Prise de vueEffet souhaitéFiltre recommandé Augmentation
d'ouverture ¹
Portraits à l'extérieur Valeurs naturelles de la peau et du ciel Vert clair 2 divisions
Portraits à l'intérieur Foncer la valeur de la peau ou le bronzage
Valeur de la peau moins foncée que ci-dessus Jaune moyen 1 division
Jardins ou scènes champêtres Eclaircir les fleurs jaunes, foncer le feuillage
Foncer légèrement les fleurs, éclaircir le feuillage Vert clair 2 divisions
Paysages Supprimer le voile atmosphérique Jaune moyen 1 division
Ciel et nuages Foncer le ciel légèrement, éclaircir légèrement les nuages
Foncer le ciel, éclaircir les nuages Orange ² 1 division ½
Polarisant ³ 2 divisions
Foncer beaucoup le ciel, éclaircir beaucoup les nuages Rouge ² 3 divisions
Ciel presque noir, nuages très blancs Rouge foncé ² 4 divisions
Sable, neige avec soleil et ciel bleu Rendu normal des couleurs Jaune moyen 1 division
Accentuer les contrastes Orange ² 1 division ½
Verre Elimination des reflets Polarisant 2 divisions
¹ : Le même effet est obtenu en doublant le temps d'exposition au lieu d'ouvrir le diaphragme d'une division.
² : Les filtres orange, rouge et rouge foncé ne sont pas indiqués pour les portraits.
³ : L'effet du filtre polarisant ne se manifeste pas quand le soleil est en haut et en face de l'appareil.

 

2.3 - Le choix des films.

2.3.1 - Noir-et-Blanc ou Couleur ?

Voici une question préalable fondamentale mais personnelle.

Nous ne citerons pas, ici, les arguments, non techniques mais purement artistiques et subjectifs, qui peuvent être avancés en faveur de l'un ou l'autre de ces procédés. Chacun peut obtenir des résultats excellents en couleur comme en noir-et-blanc, et chacun peut estimer que telle ou telle catégorie de sujet est mieux traitée de l'une ou l'autre manière.

En fait, peut-être bien que tout photographe devrait faire des essais et se perfectionner dans ces deux domaines de l'expression photographique.


2.3.2 - La sensibilité.

Avec le progrès des techniques de fabrication, la gamme des sensibilités disponibles est devenue aussi étendue pour les films couleur que pour les films noir et blanc. On peut donc étudier ce point sans distinguer selon le procédé noir-et-blanc ou couleur.

Le choix de la sensibilité est le choix de base pour le photographe. En effet, il convient, avant de procéder au choix des films de connaître essentiellement les conditions de luminosité dans lesquelles on devra opérer, c'est-à-dire les limites extrêmes de l'éclairage disponible et du couple vitesse/diaphragme qu'il sera possible d'utiliser.


2.3.3 - La granulation.

La granulation de l'image finale est l'effet subjectif qu'elle produit à celui qui la regarde, en donnant l'impression d'être composée de grains plus ou moins gros. Cette granulation est liée à la fois à la grosseur des cristaux utilisés pour fabriquer l'émulsion et aux conditions du développement. L'augmentation de la granulation limite les dimensions d'agrandissement net.

D'une façon très générale, la granulation d'un film est d'autant plus marquée que sa sensibilité est plus élevée.


2.3.4 - La variation des caractéristiques.

Variation de la sensibilité
SensibilitéIndice ISO GranulationAutres caractéristiques
Faible
(film lent)
25 à 64 Très fineContraste correct ou assez marqué ¹.
Latitude de pose faible ².
Moyenne80 à 200FineContraste moyen.
Latitude de pose assez grande.
Elevée
(film rapide)
300 à 500 Assez marquée ³Contraste assez faible.
Latitude de pose grande.
Très élevée800 à 1600 ou 400 poussé entre 800 et 3200 Très marquée 
¹ : Le contraste d'un film désigne sa faculté de reproduire correctement les contrastes du sujet. Un contraste élevé accentue les contrastes du sujet et écrase la gamme de ses gris. Un contraste faible adoucit l'image en étendant la gamme des demi-teintes.
² : La latitude de pose est la zone des luminations correctes, c'est donc aussi la marge d'erreur acceptable dans le calcul de l'exposition du film.
³ : Sur un agrandissement fait à partir d'un original 24 x 36 mm, cette granulation devient apparente à partir du format 18 x 24 cm.


2.3.5 - Le compromis sensibilité/granulation.

Choisir un film de sensibilité faible :

  • Si l'on veut obtenir une granulation très fine, des diapos aux couleurs exactes et bien équilibrées, des agrandissements importants et détaillés.
  • Mais on ne pourra opérer qu'en lumière assez abondante, à moins d'utiliser des diaphragmes très ouverts ou des temps de pose longs, ce qui n'est pas toujours possible.
  • Film idéal pour les vacances ensoleillées.

Choisir un film de sensibilité moyenne :

  • Lorsque l'éclairage disponible est faible, ou très variable, ou lorsqu'on ne dispose que de diaphragmes peu ouverts et que l'on doit cependant utiliser des temps de pose courts.
  • Mais on ne peut espérer obtenir des agrandissements nets à forts rapports.
  • Film d'utilisation normale dans des conditions d'éclairage médiocres.

Choisir un film de sensibilité élevée ou très élevée :

  • Lorsque l'éclairage est très défavorable et qu'on ne peut utiliser d'éclairage d'appoint.
  • Mais la granulation est forte (cela peut être un élément artistique) et l'équilibre des couleurs est déformé.


2.3.6 - Pour la couleur : négatif ou diapositive ?

Nous n'insisterons guère sur cet élément de choix :

  • Si l'on ne veut obtenir que des photos à faite tirer sur papier par des professionnels, il faut utiliser le film négatif.
  • Noter que la prise de vue sur diapositive, si elle exige l'emploi d'un projecteur pour une vision confortable, permet aussi d'excellents tirages sur papier.

En général, le procédé négatif paraît réservé soit aux usages professionnels, soit aux usagers n'ayant pas particulièrement une ambition artistique et ne demandant que des clichés-souvenirs de qualité très courante. Au contraire, la diapositive permet vraiment la recherche photographique, les magnifiques images sur écran de 2 m de base, les spectacles de fondu enchaîné ; et pour le laboratoire amateur, c'est vraiment le seul procédé abordable.


2.3.7 - Le fabricant (marque du film).

Chaque fabricant de film utilise de préférence certains composants plutôt que d'autres, et a ses méthodes de fabrication particulières.

Il faut noter cependant :

  • En émulsion noir et blanc, il n'y a pratiquement pas de différence entre les produits des divers fabricants.
  • En émulsion couleurs il existe, selon les fabricants, de légères différences dans la dominante finale de l'image obtenue, c'est-à-dire dans sa tonalité générale d'ambiance (en diapositive ou sur papier). Le choix devient alors une question de préférence personnelle.

Nota très important.
Choisir une marque de films, et s'y tenir. C'est une précaution essentielle pour bien utiliser les films et avoir régulièrement de bons résultats, car, de cette manière, on connaît bien les réactions des émulsions dans les diverses conditions d'éclairage.


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