Photo-Ciné-Club Offranvillais

Rencontres avec...

GEORGES MARCHAND


Dieppe - Sémaphore de Bonsecours


Dieppe - Les Gobes


Dieppe - Le quai


Dieppe - Le steamer "France"


Dieppe - La rue Gambetta


Dieppe - Le Casino


Pourville - Pêche à la crevette


Martin-Eglise - Le vieux pont


Auffay - La batteuse de Bosmelet


Sotteville-sur-Mer - La place


Luneray - Bobineur
 


Dieppe - Le phare
 

"Alphonse Edmond Georges MARCHAND, communément appelé Georges MARCHAND, né à Dieppe le 24 avril 1876, décédé le 11 novembre 1964, était le fils d'Edmond MARCHAND, paléographe enlumineur qui exploitait un fonds de papetier relieur 174 Grande Rue à Dieppe. Orphelin de bonne heure, il eut la charge d'élever ses dix frères et soeurs, étant l'aîné de la famille. Il modernisa tout d'abord l'atelier de reliure familial, s'inventa un système de reliure permettant de réduire le prix de revient puis, fit construire un atelier et un laboratoire de photographie au-dessus de l'immeuble 174 Grande Rue et se lança dans la photographie. Il fut un des premiers à utiliser le procédé de la phototypographie pour réaliser des cartes postales qui eurent un grand succès. Dieppe et sa région furent le champ d'action de son activité photographique et il n'est pas un coin dont il ne sut rendre le caractère avec un sens très artistique. Certaines de ses cartes eurent un tirage considérable à l'époque et l'une d'elles, Le phare un jour de tempête, qu'il avait réalisée avec un appareil construit de ses mains pour pouvoir affronter les vagues, tira plus de 100 000 exemplaires. Pour réaliser ses prises de vues avec le matériel encombrant de l'époque, il circulait à travers la région dans une voiture à âne, ce qui lui laissait le loisir d'admirer les paysages et de les fixer sur la plaque sensible.

Ceci lui provoqua quelques aventures pittoresques car tous les propriétaires n'acceptaient pas qu'on photographiât leurs propriétés et ceci est l'objet d'une anecdote amusante : un jour, un propriétaire récalcitrant lui ayant refusé son autorisation, Georges MARCHAND défit ses chaussures et descendit dans le lit de la rivière pour faire la prise de vue ; le propriétaire furieux brancha alors son tuyau d'arrosage pour arroser le photographe, ce qui n'empêcha pas celui-ci de réaliser un très beau cliché qui fit rire tout le pays avec, en premier plan, le propriétaire furieux avec sa lance en action.


Dieppe - Le chargement
d'une voiture

 

Il fut l'un des premiers reporters photographes et à l'époque des premiers circuits automobiles de Dieppe, il réalisa toute une collection des premières automobiles, véritables bolides atteignant des vitesses qui seraient considérées actuellement comme insignifiantes et conduites par des chauffeurs couverts de peaux de biques avec des lunettes étanches pour les protéger de la poussière et coiffés d'un serre-tête. Sa famille possédait une collection complète de ces cartes postales, malheureusement détruite lors de la guerre, où toutes les marques : Léon Bollée, Voisin, Panhard, Renault, de Dion Bouton, Opel, Daimler, Isota Frachini et combien d'autres actuellement disparues étaient représentées conduites par les champions de l'époque héroïque du début de l'automobile.

Il intéressera les dieppois de savoir que c'est grâce à l'initiative du Directeur de l'usine à gaz LEBON & Cie qui offrit aux organisateurs du goudron de houille, dont il ne savait que faire, que fut goudronnée pour la première fois la route de Criel où avait lieu la course, ce qui permit de réaliser en ligne droite la vitesse de 100 km à l'heure, chose qu'il aurait été matériellement impossible aux concurrents de réaliser en raison du nuage de poussière que soulevaient les véhicules et aveuglait les poursuivants.


Dieppe - Marin


Dieppe - Polletaise


Dieppe - Marin
 

Georges MARCHAND se maria à l'âge de 30 ans, après que furent élevés ses dix frères et soeur, avec Angèle LANCHON, dont il eut sept enfants. Le logement du 174 Grande Rue devenant trop exigu, il vendit son fonds et acheta la propriété de la Baronne TRAVAUX, 23 bis rue du Faubourg de la Barre où il créa l'allée Trianon. Il suivit les cours par correspondance de l'école Eyroles de travaux publics et réalisa lui-même les plans des maisons qu'il construisit lui-même et qu'il réalisa au moyen d'agglomérés de ciment coulés avec des machines de sa conception. La guerre contraria ses projets mais, n'étant pas mobilisé en raison de sa nombreuse famille, il reprit la photographie et fit le portrait des Tommies qui s'étaient installés à Janval dans la briqueterie Legros et alentour, et ouvrit un studio de photographie d'art et de portraits.

Nombreux sont les dieppois qui ont des photos de famille réalisées dans l'atelier de l'allée Trianon et qui portent la signature G. MARCHAND.

Après la guerre Georges MARCHAND loua la carrière de la rue Montigny où sont actuellement installés les Laboratoires de la Biomarine pour y fabriquer du carbonate de chaux pour les verreries et du blanc d'Espagne et, en 1924, il acheta le bois de Pimont où il aimait à réunir ses enfants, ses trente-deux petits-enfants et ses arrière petits-enfants. Il se fit exploitant forestier et continua l'exploitation jusqu'après la guerre  1939-45, époque où il se retira à Saint-Aubin-le-Cauf où il décéda à l'âge de 88 ans, entouré de l'estime générale.

Doué d'un sens artistique, hérité de son père, ayant l'esprit d'entreprise et le sens commercial atavique des normands, il avait l'esprit très ingénieux que en fit un novateur dans bien des domaines. Autodidacte, il se tenait au courant de tous les problèmes économiques ou philosophiques et avait une culture générale très étendue.

Il possédait une remarquable bibliothèque avec de nombreux livres anciens rares et notamment de vieux livres de médecine. Il connaissait sur le bout du doigt les vertus des plantes et s'était intéressé passionnément à la radiesthésie qu'il pratiquait avec talent, d'une manière totalement désintéressée. Il entretenait une nombreuse correspondance avec les spécialistes de la question.

Ayant pas mal voyagé, notamment en Algérie, il avait conservé un esprit patriarcal. Doué d'une grande simplicité, il était accueillant aux petits et aux humbles. D'une droiture de caractère sans faille, il avait de nombreux amis dans tous les milieux et était estimé et respecté de tous.

Tel était Georges MARCHAND."

Texte : Edmond MARCHAND.

Les images sélectionnées dans notre galerie sont extraites de l'exposition réalisée par le P.C.C.O en 1986 à partir des négatifs originaux de Georges MARCHAND. Nous remercions Messieurs Claude FÉRON et Pierre VERBRAEKEN qui ont permis cette rétrospective en nous ouvrant leurs collections.


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