MICHAEL
KENNA : « HOKKAÏDO »
A l'occasion de notre repas d'inauguration de l'exposition annuelle du PCCO, nous avons eu des échanges passionnants sur les œuvres des grands photographes que nous avons pu admirer lors de la visite d'expositions mais aussi par les livres qu'ils nous proposent.
Ce photographe anglais n'est pas très médiatisé. Néanmoins, il a de nombreux admirateurs de son œuvre au style très particulier et reconnaissable. Elle se développe autour du paysage, qu'il soit naturel, urbain ou industriel, avec des cadrages dont les formes épurées tendent au minimalisme, à l'ascétisme. A l'écart des modes, ce photographe a consacré son œuvre depuis plus de 30 ans au noir et blanc et plus particulièrement à la représentation du paysage dépourvu de toute présence humaine, à la recherche d'une ambiance. Sa technique s'appuie sur des prises de vues nocturnes ou en poses longues ainsi que l'usage du format carré, dont le style, strict et fermé du cadrage, est en opposition au sujet qui fait appel à la notion d'infini et de liberté. Ce paradoxe accentue l'émotion ressentie face à la délicatesse et la pureté des images. Il confère aux images un caractère intemporel, un détachement du réel, un mystère, une ouverture à la poésie. Parmi les monographies de cet auteur,
celle qui me paraît la plus aboutie a pour titre HOKKAÏDO.
Son œuvre fait penser à celle d'un autre spécialiste des paysages du Nord, le finlandais Pentti SAMMALLAHTI, qui disait à l'occasion d'une de ses émotions photographiques : « J'étais sous le point haut du firmament, tout semblait trouver sa place. J'ai alors compris qu'on ne prenait pas les photographies mais qu'on les recevait ».
« HOKKAÏDO » de Michael Kenna. Nazraeli Press, Tucson, 2006. Patrice Cadot |
Accueil | Plan
du site | Index du site | Glossaire
| Contact